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À sa Mère


Sans date. Paris. 1862.
Chère mère,

Outre la lettre que nous avons reçue de toi, il y a huit jours, nous avons reçu, encore par un tiers, d’excellentes nouvelles sur votre santé et nous espérons que rien de fâcheux ne sera survenu dans l’intervalle : aux peines morales que nous avons la douleur de vous voir éprouver trop souvent, il est bon qu’il ne vienne pas se mêler de souffrances physiques ; s’il nous était permis de joindre notre part à la vôtre, il est certain que vous ne souffririez jamais.

Notre petite vie continue à suivre son train bourgeois et tranquille. L’enfant est dans un florissant état de santé et les remèdes homœopathiques que lui donne M. Jahr ont jusqu’à maintenant guéri les désagréments inévitables dans les premiers jours de la vie. L’enfant n’a pas encore beaucoup de physionomie, il est encore assez laid, mais sa figure se forme visiblement[1]. Mon

  1. Il s’agit de Jeannie, la seconde fille d’Élisée.