rité lamartinienne pour une abjection sans exemple, ont effrayé tous les gens de petite foi et leur ont fait craindre les excès de la licence en délire, et cæteri, et caetera, et patati et patata. Mosquera, le candidat Cavaignaqueux, et Murillo le candidat Girardiniste, l’homme du libre échange, de l’organisation communale et de l’abolition des peines infamantes de toute espèce, celui qui, en qualité de secrétaire d’État, a eu autrefois le bonheur de donner la liberté aux derniers esclaves, ont été laissés sur le carreau. Ainsi la Nouvelle Grenade qui, sans le savoir, était la nation la plus libre du monde, est de nouveau lancée sur la pente des révolutions. Dans toutes les républiques de l’Amérique du Sud, où il n’y a ni population, ni armée, ni voies de communications, ni institutions antiques, la force de résistance que les partis opposent l’un à l’autre est peu de chose et les gouvernements sautent et retombent comme de petits bonshommes de moelle de sureau sur un gâteau de résine. D’ailleurs, que peut Ospina dans un pays où il n’y a plus un soldat, où l’on a vendu le dernier baril de poudre et la dernière couleuvrine, où les églises tombent en ruines, où l’on peut toujours aller chercher la liberté des montagnes pour échapper à la compression des villes. Quoi qu’on fasse, il n’en est pas moins écrit dans les contours mêmes du continent que les destinées de l’Amérique s’élaborent dans la Nouvelle Grenade, cette république qui relie les deux Océans et regarde l’Amérique du nord ; c’est là que doit se sublimer l’idée hispano-américaine pour faire face à l’idée anglo-américaine. Vamos !
Je vais écrire à D., consul de Sainte-Marthe, pour savoir si le « Vénézuéla » lui a porté les bouquins que vous avez eu la bonne, l’excellente idée de m’envoyer. Sache