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Caractrie nalioiuil et vit’ littéraire. 83

tu parles, ou je te tfaitoi’ai comme les autres . .

.

Tu uc

réponds pas encore ? Péris donc !» Et la massue tombait pour la troisième fois, tandis (|ue l’homme qui était assis dans l’arbre, était à peu près hors de lui d horreur. Mais son eti’roi

augmenta encore quand le derviche, se tournant vers la quatrième figurine d’argile, dit : () Muhammad ! ô prophète de

Dieu ! C>mme tu jouissais de l’inspiration divine, tu devais savoir, sans doute, ce qui arriverait après ta mort. Comment se fait-il alors, que tu n’as pas pris tes précautions ? Il y a là-dessous, sans doute, quelque sagesse cachée que je ne conii)reuds pas ; je te prie donc de m’en instruire . ..

Tu ne

dis pas mot ? Mais il faut que tu parles, ou l)ien ta mission sacrée ne te protégera nullement de ma juste colère . . . Tu te tais toujours ? Prends garde, car jo ne plaisante pas . .

.

Tu continues de me défier ? Péris donc avec les autres !» Un nouveau coup, et la figure du prophète disparut dans le sol.

Le derviche se tourna vers la dernière figurine : «O

AUilh, toi qui connaissais tous les troubles qui devaient arriver à la famille de celui que tu destinais à être le successeur de ton prophète, dis-moi, je t’en prie, quel mystère divin était caché sous tout cela, qui déconcerte notre faible compréhension ...

Ne veux- tu pas écouter ma prière ? Est-ce que

tu te tais toi aussi ? Mais il faut ciue tu me répondes, ou ...»

cMisérable !» cria soudainement l’homme de l’arbre, dont la terreur faisait place, pour un moment, à l’indignation ; «u’cs-tu pas satisfait d’avoir détruit le prophète de Dieu et ’Alï, son successeur sacré ? Veux-tu encore tuer le créateur ? Prends garde ! Retiens ta main, que le ciel ne tombe sur toi et ne t’écrase !» — En entendant cette voix qui sortait apparemment du ciel, le derviche eut tellement })eur, qu’il laissa tomber la massue et tomba raide mort. L’homme quitta l’arbre, et en examinant le froc du derviche mort, il y trouva une bonne somme de pièces d’or qu’il prit comme une juste récompense, parce qu’il avait sauvé la vie à Dieu^ ’

Browne : A Year amongst the Persians p. 179 etjq. c*