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Deuxièiue l’art ie.

rieure du Persan, les circonstances extérieures n’ont pu que le développer et l’accentuer.

Si les Persans du temps de

’Omar n’avaient pas encore connu les hordes de Gengiz-Hân et de Timûr-i leng, ils avaient i)Ourtant assez souffert. Sous les Sfisîinides c’était des incursions d’He})htalites, des guerres avec Byzance, des révoltes et des guerres de succession. Puis vinrent les Arabes.

Morceau par morceau les enfants

sauvages du désert conquirent le vieux pays d’Iran, et les ravages des armées furent suivis par les pillages réguliers des percepteurs et des gouverneurs. Ceux qui restaient fidèles à leur ancienne religion, furent opprimés, et les néophytes furent considérés comme une caste inférieure. La haine na-

tionale amenait une révolte après l’autre, des combats sanglants, des cruautés des deux côtés, enfin un chaos politique et religieux qui aboutit par l’émancipation de l’Iran. Mais

le tem})s des troubles n’était nullement passé. Une dynastie nationale s’élevait sur -les ruines de l’autre, des vassaux infidèles luttaient contre leur souverain et se combattaient l’un l’autre.

Puis vinrent les Turcs qui sévirent plus cruellement, peut-être, que n’avaient fait les Arabes. C’est la période dont parle le livre prophétique Bahman Yast : «Le signe que ton millénaire (le millénaire de Zarathustra) touche à sa fin et que la pire période approche sera celui-ci, que cent espèces, mille espèces, dix mille expèces de démons aux cheveux flottants, de la race de la Colère, envahiront le pays de l’Iran, venant de la direction de l’est» ; et il est dit, comment ils brûleront tout et détruiront bien des choses : le pays, la prospérité, la noblesse, l’empire, la tranquillité, la vérité, la sécurité, la joie et toutes les autres choses ahuriennes, de sorte que la religion des adorateurs d’Ahura Mazda et le feu Vahrân périront^ Cela ra}»pelle la légende bien connue du sultan Mahmûd et de son favori Ayâz qui se vantait de comprendre le langage des oiseaux.

Mahmûd montra un jour à Ayâz

deux hiboux et lui ordonna d’écouter leur conversation et ’

Bahman Yaël II, 2i (SBE. V p. 201).