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Caractère national et vie litti-raire. 69

Si nous sommes ivres-morts, nous sommes à toi, et si nous sommes sans mains et sans pieds’, nous sommes à toi. Si nous sommes des >îUt’l)res ou «les chrétiens ou des moslims, enfin, quelle que soit notre croyance, nous sommes à toi. (Baba Tnhir, liuart no. 23.)

Abfi Sa’ul se donne h lui-même les noms d’infidèle, d’idolâtre et de chrétien, son visage n’a pas «la couleur de l’()rth()duxie>^ ;

il veut même que toutes les relir^ions positives soient exterminées, afin que F évangile de l’unité pui.sse triompher :

Tant que le médrésé et le minaret ne seront pas mis en ruines, l’œuvre des qalandars n’aura pas atteint à son but. Tant que la foi ne sera pas de l’infidéliti’, ni l’infidélité de la foi, pas un des serviteurs [de Dieu] ne sera vraiment un moslim. (Ethé no. 10.)

Il est très commun que les mystiques refusent aux mahométans orthodoxes le nom de vrais moslims. Ainsi Avicenne : Il n’y en a qu’un comme moi au monde, et cet homme unique est un infidèle : ainsi il n’y a pas un moslim dans le monde entier ! (Ethé, Gôtt. Naclir. 1875 quatr. 4.) La vérital)le différence n’est pas pour le sûfl celle de l’une et de l’autre croyance, mais celle de la «forme» (suret), l’apparence extérieure du monde qui est une illusion, et de la «substance», r«idée» (niana), la vraie essence de l’existence, resjmt caché aux yeux du profane : Dieu. Rtidagï

exprime déjà cette différence :

Tu dois regarder le monde de l’œil du cœur, car r<i.>il coritorel ne peut pas voir ce qui est caché. Regarde de ton œil visible ce qui est visible et porte ton œil caché vers ce qui est caché.

(Ethé, Gôtt. Nachr. 1873 no. 39.) ’Abdallah Ansârl dit qu’il y a un ka’ba de la forme et un ka’ba du cœur.

Le moyen de s’évader de la «forme», c’est l’abstinence. 11 faut n’avoir ni feu ni lieu et appuyer la tête à une brique pendant la nuit (Baba Tahir) ; il faut renoncer à ce monde, ’

C-à -d. confus et abandonnes. Je lis d’après l’éd. de Bombay

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Le ^*-yl^, Lj ^ lie M. Iluart doit être une faute d impression.