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Caracti’ie nationnl et iv litliraiii’. 63

justiu a Mutavakkil — ( .oiunit,’

religion d Ktat.

Puis ses

sectaires turent itoursuivis, mais ils continuèrent cependant à exercer une grande influence, justju’à ce (|u’ils trouvèrent en Aâ’arl et jtlus tard en le Persan Gazjili des adversaires (|ui les égalaient en dialccti(iue.

Le dernier mu’tazilite cclèhrc,

Zamalisarï, était un Persan comme le premier. D ailleurs il semble t|ue les Persans aient été moins suseei>(ibles au nm’tazilisme conmiun ; cependant il y avait en Perse nombre de Gobantes et de Nuggâritcs (jui croyaient en un Dieu tout immatériel et sans attributs, mais qui s’oi)posaient à l’idée du libre arbitre

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A côté de ce rationalisme, une véritable philosophie islamique se dévelo})pe, fondée sur celle des Grecs, surtout sur le néoplatonisme et l’aristotélisme des péripatétieiens de plus tard, connue Alexandre d’Aphrodisias. C’est ici 1 esprit persan (jui réagit. La i)hilosophie écrite en arabe «rei)réseiite la réaction du génie indo-européen de la Perse contre l’un des })roduits les plus [»urs de l’esprit sémitique»^. Par con-

séquent, elle fut souvent poursuivie et toujours haïe yAv le clergé mahométau. Celui qui donnait à la i)hilosophie sa forme classique, c’est le Persan Ibn Siuâ (Avicenne), successeur direct d’Al-Fârâbï, dont les œuvres philosophiques l’avaient attiré vers les études métaphysiques. Comme son prédécesseur il voit dans la divinité l’Un, J’Éterneî, le })rincipe de l’existence nécessaire, qui renferme la vie, le savoir, la volonté et le pouvoir, confondus dans une unité. En se reflétant lui-même, Dieu a fait émaner l’IntelHgence éternelle, et comme celle-ci se reflète comme un être dérivé, elle contient en elle le Multii)le, c est-à -dire une multiplicité de })ossibilités, d’où sort par degrés tout ce <jui existe, jusqu’à notre monde matériel, ()ui est jU’oduit i)ar l’intellect le jtlus ])roche à nous, l’Intellect actif.

Dans le monde matériel, l’âme

humaine constitue le plus haut degré, parce qu’elle possède la faculté théorique d’apprendre et de comprendre et la fa-’

Kremer 1. c. p . 33 —34.

  • Renan : Hist. des langues sémitiques, livre I. chap. 1, § 1.