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Caraotire national et vie littt’-niire. 59 laissé des traces mOiiie dans les œuvres de la théologie (»rthodoxe. L’idée du destin inexorable se retrouve assez souvent. «C’est le destin (|ui est le maître absolu de tout et de tous’.» «Le sage demandait ainsi à l’esjtrit de la sagesse : , Est-il possible de lutter contre le destin i)ar la sagesse et le savoir, ou non ?’ L’esprit de la sagesse réjKmdit : ,Même par la force et la puissance de la sagesse et du sav(»ir, il n’est pas possible de lutter contre le destin . . .’-.» Delàiln’ya • lu’un petit pas à la considération (|ue la vie mondaine soit sans valeur et (|ue toute grandeur humaine ne soit qu’é})hémére. En eti’et, de tels raisonnements reviennent toujours dans les li^Tes de morale. «Nous savons que beaucoup de princes qui commandaient des armées, gouvernaient leurs sujets avec une grande magnificence et étaient considérés comme les plus grands parmi les hommes de ce monde, tous sont devenus de la poussière et, après avoir souffert de malheur ici-bas, ils sont allés à l’autre monde^.» Combien loin sommes-nous ici de l’humeur gaie et confiante des anciens temps ! Nous croyons entendre les mots de Hayyâm : «Quand tu serais Bahrâm, tu finiras dans le tombeau»*. Le pessimisme s’accentue chez les sectes nouvelles. Les manichéens voyaient dans l’homme le produit de ])uissances sataniijues avec (juel(|ues atomes de lumière ([uc res})rit de l’obscurité avait volés. La consécjuence morale en était ([ue les manichéens, — au moins ceux ([ui étaient «initiés» — , s’abstenaient de tous les biens matériels. Mazdak ordonnait de tuer les âmes pour les délivrer du mal et du mélange de l’obscurité ^. Les daisânites défendaient le mariage et tous les autres biens matériels, même tout ce ([ui pcnivait contribuer au contentement de l’esprit. La doctrine des zervânites était fondée sur le fatalisme ; il y en avait même ([ui croyaient «qu’il y 1 Diiiâ-ï Maln5j.’-i hirad, chap. 47 (SBE. XXIV p. 89). - Ibid. cliap. 23 (SBE. XXIV p. 54). ^ Ganjeshâyagân 169. — Comp. la fin de VAndargi Àlûrpât.

  • W. 465.

Sahrastânï, Ilaarbriicker I. p . 291.