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Deuxième Partie.

Mais il y avait encore un système qui gagnait rapidement aux dc’pens de l’orthodoxie. L’Avesta fait quelquefois

mention du Zcrvfui akarana, le temps infini, dieu i>rimitif, (|ui représente le destin inexorable. Ce dieu, (jui n’est

qu’ébauché dans l’Avesta, fat poussé en j)remière ligne i)ar les ^ervanitcs qui le représentaient comme le vrai auteur de l’univers.

Plusieurs mythes se formaient chez eux pour expli- ([uer comment Ahura Mazda et Angra Maiuyu étaient sortis de lui. Selon les écrivains grecs et arméniens contemporains, cette doctrine, qui réduit encore le semi-dualisme des orthodoxes en faveur du seul i)rincipe divin du destin, aura été, dans les 5^ et 6^ siècles ap. J.- C, la forme dominante du zarathustrisme^

Dans ces anciennes croyances, nous trouvons déjà le pessimisme.

La doctrine de 1 Avesta avait été bâtie sur une conception de la vie décidément optimiste. En insi)irant une foi ferme à la victoire finale de l’empire de la lumière, en détestant la mortification iuactive comme une œuvre d’Angra Mainyu, en soutenant avec énergie un idéal de santé et de travail et l’importance de l’homme dans le combat gigantesque entre les puissances qui se partagent l’univers, elle avait contribué immensément à la cultivation de tous les biens matériels et spirituels.

Théoriquement les iirincipes fondamentaux du zarathustrisme étaient toujours les mêmes, mais l’influence du fatalisme des })euples sémites et une civilisation raffinée y introduisirent peu à })eu un nouvel esprit qui a ^

Haug : Essaya on the .sacr. lang. etc. p. 9

11.

M. West re-

f^arde l’existence de cette doctrine avec quelque scepticisme. Il admet

qu’elle peut s’être élevée pendant la période sâsâuide, mais se rapportant à un passage dans les écrits de Zad-sparam, où le Zervan personnifié est mentionné formellement comme étant créé par Ahura Mazda, il évoque en doute l’exactitude des relations grecques et arméniennes (^Pahl. ïexts I Introd. p. LXX). Selon mon opinion, le passage en question montre que Zad-sparam n’appartenait pas à la secte des zervânites, et rien de plus. Je ne vois donc pas de raisons pour rejeter les relations des sources contemporaines, appuyées par Sahrastânl, en faveur de ce Zad-sparam qui vécut deux siècles après Muhammad.