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CîiratttTC national i-t vie litt( !’raiiP. 49

L’rrliiinson (i-~ ) clmit la heniiU’ est céK-bivc en expressions î»mouivu ?(’«.

L’ivresse (^i :>«<^).

Le suprême honlieur, c’est d’être

«ivre-nii-rt» (wJÎ-i> cj.^— ^) . de dormir ivre-- ( .yXàs> ^i :,^.^ . On comjirendra aisément ([ue lamour se forme autrement en Orient (|ue dans le monde euroj)éeii où le commerce entre les deux sexes est plus libre. Aussi trouve-t-on, dans

la poésie persaue, peu de traces d’une telle intimité entre l’homme et la femme, où la sympatie, la familiarité et la confidence mutuelle ont ajouté un élément ])lus durable à l’amour sensuel. C’est dans le Sâhuâmc qu’il faut chercher l’amour sim}»le, j)ur et vrai ; ainsi la i»ctite idylle de Bëzan et Manêze est une des meilleures hi.stoires d’amour qu’on trouve dans toute la littérature ])ersane. La romance de Vis

et Râraïn, qui dérive, comme le Sâhnâme, directement de sources pehlevies, nous montre encore un amour sinon pur, au moins vrai et humain.

Il est évident (jue les rapports

entre l’honmie et la femme ont été plus sains, plus conformes à la nature pendant les siècles où régnait le parsisme, que l)lus tard. Encore à la première période de l’islamisme le commerce entre les sexes avait ({ueUiue chose de son ancienne liberté, ce «qui ressort, par exemple, de beaucoup des Cf>ntes des Mille et une Nuits. Car ces tableaux, d’une teinte quelquefois presque moderne, de la vie de Bagdad au temps d’Harim ar-RasTd, nous montrent, en réalité, aussi la vie des grandes villes de l’Iran, Bagdad étant situé près de la frontière de la Perse, ayant une grande ])opulation persane, et florissant à un temps où les Persans donnaient le ton dans tous les domaines de la civilisation. Le lyrisme erotique des Persans est la glorification de la volupté, ou bien il a un caractère plus platoni<|ue, se contentant de décrire la l)eauté de la bien-aimée et la douleur de l’amour sans retour.

La poésie voluptueuse a un rei)résentant, avant même qu’une littérature en langue persane eût commencé, dans cet Abu Nuvâs, demi-Persan d’origine Christenscn, recherches.

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