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Caractère naMomil i-t vie littéraire. 47

ligion cl (le la morale^

Dans le MainCxjî hinit, un homme

(l’un bon caractère ([ui boit du viti est comparé à une coupe d’or ou d’argent qui, plus on la brûle, devient |)lus pure et resplendissante ; un homme d’un mauvais caractire, au contraire, devient <iuerelleur et dissipateur en buvant. Pourtant l’auteur ajoute, (|u’il faut boire avec, modération, parce (|ue par là on facilite la digestion, anime le «feu vital», perfectionne l’intelligence, fortifie le sperme et le sang, affermit la mémoire, aiguise les sens etc., tandis que la jouissance

immodérée produit l’effet contraire- . Aux yeux des islamites, pour qui toute espèce de liqueurs spiritueuses était défendue, l’amour du vin légalisé par le parsisme se montrait dans un jour cru ; aussi le mot mage (mo(/) eut dans la poésie persane la signification de tavernier.

Du reste l’islamisme ne parvint guère à mettre un frein h l’ivrognerie des Persans, seulement on y mit plus de mystère. Malgré la défense de la religion et la sévérité de la loi séculière sur ce point, on boit encore aujourd’hui énormément dans toutes les classes de la société. «Les prêtres aussi bien

que les princes passent les nuits à boire. Les dames de la

famille royale, tout autant que les filles du bazar, tombent, vers le minuit, ivres-mortes sur leurs tapis ... Ce n’est pas le plaisir de banqueter en compagnie ni de parcourir les degrés successifs de l’excitation et de la gaieté, c’est encore moins le goût du breuvage en lui-même qui amènent ces excès.

Les Asiatiques n’aiment ni la saveur du vin, ni celle des spiritueux.

Quand ils boivent, ils s’arment d’un mouchoir, font, avant d’avaler, une grimace de dégoût, s’exécutent comme un patient qui s’administre une médecine, et s’essuient ensuite la bouche avec toutes sortes de démonstrations d’horreur . . .

Arriver le plus promptement possible à ne plus discerner la saveur de ce qu’ils avalent et à toml)er dans la torpeur, voilà ce qui les charme. Le sommeil de »

Dâtistan-i dlnlk ch. 1 (SBE. XVIIl p. 178 sqq.) . 2 Dina-i MainOgi hirat ch. XVI (SBE. XXIV p. 46 sqq.) .