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Deuxième Partie.

peurs du vin se sont évaporées Xénophon nous dépeint dans la Cyropcûie^ lechanson — le sagi des Persans — qui par sa beauté et par son adresse à verser le vin est devenu le favori tout-puissant du roi.

Enfin, aux festins innombra-

bles décrits dans le SaJmamc, les héros boivent sec et sont ordinairement portés au lit ivres-morts. Bref, nous avons

des témoignages à profusion qui montrent qu’Ammien Marcellin s’est laissé furieusement mystifier, quand il veut nous faire accroire que les Perses détestent l’ivrognerie. Mais, bien entendu, les livres de religion et de morale prescrivent la modération. Dans le dialogue Ihnhart, Asniogli demande : «Pourquoi appelez- vous péché de boire à l’excès ? n’est-il pas impossible de boire du vin avec modération ?» Le grand prêtre donne la réponse un peu étrange que c’est un péché de boire à l’excès, parce que celui qui boit beaucoup mange beaucoup et conséquemment néglige de chanter les (jatlias conformément à la lor. Dans un des petits traités

populaires de morale, YAudarfi-i Àtnypât, la même chose est dite d’une façon plus explicite : «Bois du vin modérément, car celui qui s’}- adonne sans modération, commet toutes sortes de péchés^.»

Mais ii faut boire du vin le jour Aûharmazd aussi bien que le jour Mâli. Dans le I)atistan-T dimli.,

où la question est traitée plus amplement, cette règle est donnée, qu’il faut donner à boire à un homme tant qu’il est évident que par cela il devient meilleur en pensées, eu paroles et en actions ; mais quand il a reçu tant de coupes, qu’il commence à devenir pire en pensées, en paroles et en actions, la limite est outrepassée, et l’on sait combien de coupes il est en droit de boire, au point de vue de la re- 1 I. 133.

2 III. 8.

^

The Dinkard, by reshutan Dastnr Behramji Sanjana I. Bombay 1874, trad. angl. p . 3.

  • Andarg-I Àturpât 111 (Ganjeshâyagdn etc. ,

publ. by Peelmtan

Dastur Behramji Sanjana, Bombay 1885). 5 V. Le Muséon VI (1887) p. 270.