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Deuxième Partie.

tion profonde et triste, se })erdant dans le mysticisme ou enseignant la théosophie au moyen de symboles et de paraboles.

Le lyrisme perse et pehlevi a disparu sans laisser de traces, mais qu’il ait existé n’est guère douteux. La mu-

sique et le chant figurent dans toutes les descriptions de festins princiers chez les Perses. Strabon fait mention^

d’une chanson perse où sont énumérées 360 façons d’utiliser la palme.

Mas’udi nomme- les instruments musicaux des Perses : le luth, la flûte, la mandoline, le hautbois et la harpe, et rapporte qu’ils ont créé les modulations, les rhythmes et divisions et les modes royaux qui sont au nombre de sept, et qui expriment les différents sentiments. Ibn Haldun

dit^,

que les rois de Perse témoignaient une grande considération aux chanteurs, les recevaient à leur cour et leur permettaient de chanter à leurs assemblées. Et si les sujets

musicaux ont été pris souvent de la matière épique, le lyrisme y a aussi, sans doute, fourni sa part. Les tadkires persanes attribuent ordinairement à Bahrâm Gûr et à sa bien-aimée Dilâram l’invention du lyrisme et en citent quelques vers ; il va sans dire que cette assertion est fausse, attendu que le lyrisme n’est pas ^<inventé».

Le magnifique Husrau Parvïz entretenait à sa cour les deux chanteurs célèbres Serges et Barbad. Le dernier surtout a une grande renommée, et on le compare souvent à Rudagi, l’illustre poète de Sâmânides. Le Tanli-i ynsïda nous informe, qu’il avait pour les banquets du roi 360 mélodies, de sorte qu’il eût chaque jour un nouveau répertoire, et il ajoute que ses paroles sont une loi absolue pour les maîtres de la musique qui, tous, n’ont fait (jue glaner son champ. Et ’Aufï, le plus ancien auteur de tadldre dont l’œuvre est conservée (environ 1220 ap. J. -C .) dit, qu’il composait beaucoup de chansons, mais sans mètre ni rime^. 1 XVI. 1, 14.

2 Barbier de Meynard, VIII. p . 90—91. 3 Not. et Extraits XVII. p . 358 et XX. p. 417. ^

Browue : The Sources of Dawlatschàh (JIIAS. 1899, p. 54 eqq.)