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Deuxième Partie.

Caractère national et vie littéraire.

Est-il probable que les Iraniens aient conservé leur caractère national depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, de sorte que nous puissions nous former une idée assez juste du Perse des temps de C3’rus, de Husrau Nûsirvân et de Malimiîd en considérant le Persan d’aujourd’hui ? Ou bien, est-ce que cette série infinie de révolutions funestes qu’a éprouvées l’Iran pendant des siècles, a fini par révolutionner l’âme même du peuple ? Sur ce point-là les savants ne sont pas d’accord. La première de ces kj’pothèses a été soutenue par M. Aug. Mûller^ et la seconde a eu un avocat zélé dans M. Justi^. Il sera impossible, je pense, de donner une solution décisive de ce problème. Les voyageurs de notre temps nous donnent des portraits assez diff’érents des Persans. Et il ne faut pas s’en étonner, car où sont les vrais Persans dans ce mélange confus de races que renferme l’Iran ?^

Les révolutions politiciues et les changements successifs de la vie sociale ont dû, sans doute, modifier le caractère sous différents rapports ; pourtant, dans les portraits, d’une psycho-

1 Der Islam im Morgen- und Abendland II. p. 3 sqq.

2 Grundrifi d. iran. Philologie II. p . 395 sqq.

3 M. F. C . Andréas m’a communiqué que ses longues recherches anthropologiques en Perse ont donné pour résultat que, même dans la province de Fars, on ne trouve plus de traces du type aryen. Les conquérants aryens, étant toujours en minorité numérique en comparaison des indigènes subjugués, ont été de bonne heure absorbés par ceux-ci.