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Histoire et Critique.

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Il est h supposer que son exil plus ou moins involontaire a duré bien des années. ¥a 1112 — 13 nous le trouvons à Balkli dans la maison d’un certain émir Abu Sa’d, où il prédit, en présence de son ancien collèji ;ue Isfizarï et du jeune Ni ?âmî-i ’Ariidî, que sa tombe sera à un endroit que les arbres joncberont de leurs fleurs deux fois chaque année. Cela semblait impossible à Nizâmi, <bien qu’il sût qu’un homme tel que lui ne dirait pas de vaines paroles». Deux ans plus tard

il demeure h Marv chez le premier ministre Sadr-ed-dïn Muhammad il)n el-Mu/afl’ar, où le roi le fait chercher pour le prier de lui prédire un temps propice à la chasse. Sa mort, qui survint en 1123, est raconté de cette manière-ci : Un jour il se curait les dents avec un cure-dent d’or en étudiant le chapitre de métaphysique du «Livre de la Guérison» d’Avicenne.

Quand il arriva à la section de

«l’Un et le Multiple», il plaça le cure-dent entre les deux feuilles, se leva, fit sa prière et donna ses dernières injonctions. Il ne mangea ni ne but rien ce jour-là, et ayant fait sa dernière prière du soir, il s’inclina à terre en disant : «0 mon Dieu ! vraiment je t’ai connu à la mesure de mon pouvoir : pardonne-moi donc.

Vraiment ma connaissance de toi est ma recommandation à toi.»

Et ayant proféré ces paroles il

mourut. Que Dieu l’ait en sa miséricorde !^ Douze ans après sa mort, Nizâmî-i ’Arudl vint trouver son tombeau au cimetière de Hïra à Nïëâpûr ; il était au pied d’une muraille de jardin sur laquelle penchaient des couronnes de poiriers et de pêchers, et sur sa tombe étaient tombées tant de pétales qu’ils cachaient sa poussière sous eux.

«Alors je me souvins des

paroles que j’avais entendues de lui dans la ville de Balkh, et je me rais à pleurer, parce qu’à la surface de la terre, et dans toutes les régions du globe habitable, je ne trouvais nulle part un homme comme lui.»^

Malgré l’universalité de ses intérêts, ’Omar n’était pas un auteur fertile comme Avicenne. Il était aussi peu disposé 1 i^ahrazûri.

"^

Les Cahâr maqnla 1. c.