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Première Partie.

nement et à l’exploration d’une seule science. Mais la plupart de ceux qui par le temps actuel ont l’air de savants, déguisent la vérité par le mensonge, ne dépassent pas les limites de l’imposture et de l’ostentation savante, et ne font servir la quantité de savoir qu’ils possèdent qu’à des buts matériels et vils.

Et s’ils rencontrent un homme distingué par la recherche de la vérité et l’amour de la véracité, s’efforçant de rejeter la vanité et le mensonge et d’abandoinier l’ostentation et la tromperie, ils en font l’objet de leur mépris et de leurs railleries»^.

Nisâpûr était une des redoutes de l’orthodoxie, et le fanatisme religieux y était plus violent, peut-être, qu’en aucune autre ville du monde mahométan^.

Nîsâpûr n’échappa pas

aux effets du désordre général. Un émir du Khorassan attaqua la ville en 1095, mais sans succès, et peu de temps après une guerre religieuse y éclata : les Sâfi’ites et les Hanefites se réunirent et attaquèrent les Kerrâmites (une secte, fondée par Abd-allrih Muhammad el-Kerrâmî, qui attribuait à Dieu un corps humain) ; ceux-ci furent battus et leurs écoles ruinées^.

C’est peut-être à cette occasion ciue, trouvant trop dangereux de rester dans sa ville natale, ’Omar est allé en pèlerinage à la Mecque pour démontrer son orthodoxie. Ou

est-ce vraiment un accès de piété qui l’a animé ? Nous ne savons pas : Tâme d’un Persan est si complexe. Il semble,

cependant, que la crainte d’espions l’ait rendu «insociable» de sorte qu’cà son arrivée à Bagdad il ait fermé la porte aux hommes de science qui s’empressaient de lui rendre visite^. 1 Trad. de Woepcke, p. 3 —4 (texte arabe f— f** ;. -

Le fragment de la fausse autobiographie de ^âsir Husrau cité par M. Browne dans «A Year amongst the Persians», p. 479, où il est raconté comment, à Nlsâpur. un disciple de Nasir Husrau est mis en pièces par les ecclésiastiques pour avoir récité les vers hérétiques de son maître, montre assez, même s’il n’est pas authentique, la réputation d’intolérance qu’ont eu les habitants de cette ville. 3 Defrémery : Recherches sur le règne de Barkiarok. JA. 5 série t. II, p. 235 d’après Ibn-el-At/ir. ’

Târth-el-hulcamâ (WoeiJcke, p. YI, texte arabe p. 52).