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Première Partie.

portaient le nom du sultan : Zifji MaWcénhT. Il devait se

conformer à l’usage du temps et faire en différentes occasions des prédictions astrologiques. En 1114— 15 le roi

Muhammad ibn Maliksâh, fit demander à ’Omar de prédire un temps favorable pour faire une chasse, en quoi il réussit, grâce à ses connaissances météorologiques ^ Mais Ni ?âmî-i

’Arûdî «ne remarquait jamais qu’il eût beaucoup de confiance en des prédictions astrologiques»^. Dans le domaine

de l’algèbre, ’Omar s’est fait connaître par des découvertes nouvelles ^ et ses écrits mathématiques sont encore admirés de nos jours.

En d’autres matières encore, son autorité était reconnue. Il s’occupait beaucoup de philosophie. Ses idées philo-

sophiques auront été ])Our le fond celles d’Avicenne ; mais nous ne possédons pas de témoignages sur ce point’^. En

tout cas, il fut décrié comme un esprit fort et un matérialiste, tandis que ses })artisans l’honoraient du nom de Huggatel-Haqq («Argument de la vérité»)^ . On s’adressait à lui,

1 Les Cahàr maqala (trad. de Browne, JRAS. Oct. 1899 ;. 2 ibid.

3 Ibn Haldun : Prolégomènes trad. p . de Slane (Not. et Extr. XXI, p. 137) : «Nous avons appris qu’un dés premiers mathématiciens de l’Orient •avait étendu le nombre des équations au delà de ces six espèces, qu’il l’a porté à plus de vingt et qu’il a découvert pour toutes ces espèces des procédés (de résolution) sûrs, fondés sur des démonstrations géométriques. »

Selon Wcepcke, ce mathématicien-là est ’Omar Hayyâm.

El-Gazzall mentionne comme une secte de sceptiques les «mathématiciens ».

On pourrait croire que ’Omar fût de leur nombre. Ils

avançaient l’argument suivant : «L’objet de recherches le plus proche et le plus intéressant pour l’homme, c’est l’homme même, c’est-à -dire cette essence à laquelle il se réfère toujours en disant : Moi, Toi. Or, combien n’y a-t-il pas de disputes à propos de cette essence sur son existence, sur sa substance, sur ses qualités ? Comment donc saurait-on croire que, incertains comme vous l’êtes sur l’objet le plus rapproché, vous soyez capables de juger les objets qui, à votre propre avis, sont les plus reculés et les plus sublimes ?» (Schmolders : Essai sur les Écoles philosophiques chez les Arabes, p. IIG). ’"

Les Cahâr maqûla 1. c.