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128 Troisième Partie.

Comp. W. 40 [cité p. 3 ; î], W. 398 [cité p. 13-14 n. 1 tin], W. 53 et W. 102.)

Et il s’abandonne avec piété dans les mains de Dieu.

Dieu nous a donné l’âme comme un prêt, nous la restituerons, quand l’heure de la restitution sera arrivée (W. 213, Bd. 59.)

Ô Dieu ! sur la voie de ton service les grands et les petits sont égaux ; dans les deux mondes le service à ta cour est pn-fc-rable à tout 2.

Tu prends le malheur, et tu donnes le bonheur : ô Seigneur, prends et donne selon ta grâce ! (W. 422.)

(Comp. W. 364 et W. 449.)

Un optimisme sincère ressort

du quatrain suivant :

On dit qu’au jour de la résurrection il y aura des pourparlers, et que ce cher Anii sera sévère. De ce qui est bon sans mélange il ne peut résulter que du bon ; sois content, car à la fin tout ira bien. (W. 193.)

Par contre la foi en la grâce de Dieu est traitée avec une ironie amère ici :

Ne désespère pas, à cause de tes énormes péchés, [d’obtenir la grâce] du créateur, du Seigneur miséricordieux : Hâfi ? 292, 5 : Bois du vin au son de la har})e et ne bois pas la douleur ; et si quelqu’un te dit : « Ne bois pas du vin ! » réponds lui : « 11

(Dieu) est celui qui pardonne ! » — L’expression « le sang de la repentance » se trouve p. ex. chez Garni CWicherhauser 13, 7). ’

La vie est souvent appelée un prêt (’ârii/at). Abû-l-’Atâhij’a dit (éd. de Beyrouth p. 106) : A’raiment, le monde est pour les hommes une somme qui est mise dans leurs mains comme un prêt. Mais sache et sois assuré qu’il faudra une fois restituer l’emprunt. Abû-l-’^ Alâ : « Vraiment, tous les dons ne sont que des prêts, et c’estune sottise de se montrer mécontent de la façon dont ils sont distribués ». (ZDMG. XXX, p. 44.’i — Nâsir Husrau : « Cette demeure qui nous est donnée comme un emprunt ne reste chez personne ; chacun doit la secouer de sa robe ». [Sa’âdatnûme. 249.)

Hâqânl (quatr. 227) : « Est ce que tu as un nom dans cette existence que tu as empruntée ? Quand tu auras restitué le prêt, qui seras-tu alors ? » 2 Afdal Kâsl : « Pardonne à ton esclave qui vient à toi pendant toute sa vie : il n’a de place qu’à ta cour ».