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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 125

Mais une telle raillerie, qui touche au blasphônie, est assez rare.

Plus souvent Dieu est mentionné avec une révérence profonde, comme celui qui est omnipotent par suite de son omniscience :

Outre Dieu il n’y a pas de dominateur qui pnisBO commander, il n’y a pas d’être qui puisse.se dérober à na domination. Toute chose qui est doit être, et une chose qui ne doit pas être n’est pas.

(W. 124.)

« Un seul veille, les autres dorment ». (W. 222, Bd. 48.)

Le tnuhid est présenté en des termes sûfiques dans ce quatrain-ci :

Mon cœur me dit : « Je désire la science inspirée, apprends-lamoi, .si tu en es capable ».

Je dis : « Alif suffit, ne dis plus rien ; s’il y a quelqu’un dans la maison, cette seule lettre suffit’. » (W. 109, Bd. 28.)

Une conception panthéiste se manifeste dans plusieurs quatrains :

Tantôt, te tenant caché, tu ne montres ta figure à personne, tantôt tu te manifestes dans les formes de l’existence et de l’espace. Tu fais luire cet éclat pour toi-même : tu es l’œil qui voit et celui qui te voit toi-même^.

(W. 475.)

La goutte dit en pleurant : « Nous sommes séparées de la mer. » La mer répondit en riant à la goutte : « Noue sommes le tout 3 : vraiment il n’y a pas autre chose, nous sommes tous Dieu, et nous ne sommes séparées de lui que par un seul point. » (W. 410.)

(Comp. W. 359.)

Le poète vient à résipiscence : ’

La lettre i, qui a la valeur numérique d’1 est naturellement devenu le symbole du Dieu unique. Ainsi dit Hâfiz (416, 8) : « A la table de mon cœur il n’est écrit que Yalif de la forme de l’Ami ».’

Dans le Manfiq-ef-taïr, le tauhîd est exprimé par exemple de cette façon (v. 116) : « Marche dans l’unité et n’approche pas de la dualité, n’aie qu’un seul cœur, une seule qibla et un seul visage ». 2 Comp. Abu Sa’id (Ethé no. 17, cité p. 67) et le Gulsan-i râz v. 138 ; « Toi (homme), tu n’es que l’œil du reflet, il (Dieu) est la lumière de lœil ; de l’œil son œil voit son propre œil ».

Comp. le Mantiq-ef taïr v. 137 : « Dans cette mer qui est l’immense océan, le monde est un atome et l’atome un mon<lc ».