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120 Troisième Partie.

rrentlB ^jarde ! marche avec prcraution sur la poussière, car la pouBsière a été la pupille « le l’œil d’une belle femme. (W. 33.) (Comp. le quatrain cité dans le Firdans-et-tavanh et dans le Târihi yuuda [Browne, JRAS. 1900 p. 748].) La transformation du limon humain en [)oterie est une image favorite^ Hier je vis un potier au bazar ; il pétrissait à grands coups la terre fraîche. Et la terre lui dit dans sa propre langue : « J’ai été [homme] comme toi, traite-moi bien ». (W. 252, Bd. 89.) Apporte une cruche de vin, afin que nous puissions la boire, avant qu’on fasse des cruches de notre limon. (W. 5.) « C’est le doigt —de Feridûn et la main de Kaïhusrau que tu as mis sur la roue ! » dit le poète au potier^ (W. 437). — (Comp. W. 320, Bd. 111 ; W. 396 ; W. 407, Bd. 138 ; W. 468.) Par une extension naturelle de cette image, les hommes mêmes sont qualifiés de poterie : Ce potier qui a fait les jattes de nos têtes, a mis ses propres qualités » dans sa poterie. 1 Abn-l —Alâ (ZDMG. XXX, p. 48). Et il n’arrive pas à la célébrité, celui qui retourne à l’état de matière du potier pour être transformé en objets utiles. Peut-être serat-il fait de lui une fois un vase, et quiconque voudra pourra y manger et boire, et il sera porté de pays en pays et ne le saura pas. Malheur à lui ! il lui faut errer même après l’anéantissement. Dans le jeu de mots employé ici (fahhâr dans ses deux significations : « célébrité » et « potier » ), nous avons peut-être l’origine de cette allégorie tant goûtée par les orientaux. ’ Hafi’/î 199, 4 : « Prends la coupe avec vénération, car elle est composée des crânes de Gamsed, de Bahman et de Qobâd ». — Ibn Y a min (Schlechta-Wssehrd no. 101) : Und manch ein schlichter, irdner Topf, Den Topi’orhânde malten, Herz, War einst eiiimal ein edler Kopf, Auf welchem Kronen strahlten, Herz !