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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 109

Ou bien on fera de sa poussiciv une brique pour couvrir l’ouverture de la cruche de vin (V. 1 <>()), ou on s’en servira l>our bouclu-r les fentes de la muraille de la taverne (B. 349). Les femmes sont nommées souvent en connection avec lo vin.

Mais en oéuéral, il y a là si peu d’ardeur qu’on sera porté à croire, avec M. Whinfield, que Omar n’a pas été « un homme très suscejttible de la passion tendre ». Dans

les quatrains où le vin et les femmes figurent ensemble, le vin est généralement ce qui importe le plus ; plus rarement l’intérêt est aussi également reparti entre les deux objets qu’ici : Lève-toi et donne-noua le vin : quelle place y a-t —il maintenant pour la causerie ? Cette nuit ta fine bouche sera mon jour. Donne-nous le vin couleur de rubi.s comme ta joue, car ma repentance’est i)leine de sinuosités comme tes frisons. (W. 113, Bd. 16.)

Dans les meilleurs de nos textes les poésies d’amour incontestablement mondaines manquent presque complètement. La pédérastie est mentionnée quelquefois, mais assez rarement :

Dans le monde de la poussière ^ d’un bout à l’autre, partout où rol)8ervatcur porte ses regards, le seul avantage qu’on peut tirer du monde perfide, c’est le vin couleur de rubis et les joues des jolis garçons. (W. 372.)

(Comp. W. 90 que nous avons cité p. 100.) Et Abu 1— Hindi, qui vécut sous les Omayyades, est l’auteur de ceci :

Wenn ich einstmals sterbe, so machet aus Weinreben moin Todtengewand und eine Kelter lasset mein Grab sein. (Muharam. Studien I, p. 27.)

La même iiensée est exprimée par MinaCihrï (éd. Kazimirski 32, 9—11 ; Chrestomatbie de Saleraann et Shukoveki p. 33). ’

Je lis avec Bd. NJ_jJ au lieu de ^^^ijS. ^

’Àlami hâk, encore une expression stéréotype. Je me borne à citer ce vers d’un quatrain d’Anvari : « Le fondement de l’ordre du monde de la poussic-re disparut » (^i^^jJ •l-> *J£ *LiJ OL^).