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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 103

Il faut « jeter à l’esprit une poif^née de vin à la figure pour l’endormir » ’. (Bd. 110.)’^Ce que l’on veut, c’est tomber dans l’état délicieux d’une inconscience absolue. Le quatrain suivant, un des —ambulants », donne exactement l’idéal d’un buveur persan : Si jo ])oi.s du vin, ce n’est i>as i)Our ui’égayer ; ce n’est pas non plus par corruption et pour abandonner la foi et les bonnes mœurs. Je déîsire atteindre à l’inconscience de moi-mêuie— : c’est pourquoi je bois du vin et m’enivre^ (W, 66.) Il faut « laver avec du vin la douleur universelle » ("V. 110, Bd. 21), « jeter du vin sur le feu de la douleur pour l’éteindre- ^ (B. 89), devenir « affrauclii de l’espoir de la grâce et de la crainte de la punition, allranchi de l’air, de la terre, du feu et de l’eau ^^ (W. 22, Bd. 7), bref, atteindre à l’abrutissement de l’ivresse et se moquer de l’honueur et de la bonne réputation. v< L’ivresse, le genre de vie des qalandurs et l’erreur, voilà le mieux, une goutte de vin est ce qu’il y a de mieux de la lune au poisson^. » (W. 404, Bd. 133.) li’ve-toi et viens, nous voulons touclier la harpe de nos doigts ; nous voulons boire du vin encore une fois et briser le nom et la bonne réputation l’un contre l’autre. Quand nous voulons boire du vin, buvons le dans la taverne, et brisons cette bouteille du nom et de la bonne réputation contre la pierre^. (B. 557.) ’ Hâ<lâni (quatr. 193) : « Que le vin soit [notre] ami dans toute situation, et l’esprit [notre] ennemi, voilà ce qui est le mieux ». Je lis avec B. et L. be-bihudl au lieu du ze bihudî de V. ^ Mas’ud-i 8a’d-i Salmân : « Celui qui est ivre-mort ne sent guère la douleur » (V^j^ ^^^^.^.x J_^ bO ! ^ ^j-^ j^)— Hâfi^ : (93, 4) : « Rends-moi ivre, afin que je puisse perdre connaissance et ne pas savoir de qui je me souviens et qui j’oublie ».

Selon une tradition cosmogoniijue, la terre repose sur le dos d’un poisson. Ce jeu des mots mah et mahl revient très souvent dans le Mantiq-ef-faïr. ^ B. 558 en est une variation, et tous les deux semblent être des variantes du quatrain ambulant W. 332 (Bd. 118. B. 564), dont la seconde ligne est absolument identiciue ù la quatrième ligne de B. 557 :