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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 101

vin est i » uissant, il fait danser les montaj^nes (W. 18<)), et si Iblis en avait bu une seule gorgée, il se serait jtrosternô deux mille fois devant Adam (W. 313) ^ Depuis le temps que Vénus et la lune ont paru au ciel, i)er-Bonne n’a rien vu de préférable au vin couleur de rubis. Je m’étonne des vendeurs de vin : (pioi de mieux que ce qu’ils vendent, peuvent-ils acheter ? -’ (W. 208, Bd. 62.)

Que de vaines alllictions ne viennent se loger dans ta tète ! Bois toute l’année des coupes remplies jusqu’au bord. Sois assidu auprès de la fille de la vigne et jouis de la vie : la fille qui est défendue est meilleur que la mère qui est permise’. (W. 299.)

Il n’est pas même vrai, que le vin soit défendu : il est défendu aux « crus », mais permis aux « cuits » (v. p. 34). Il

est seulement question de (^ui boit, en quelle mesure et avec qui (W. 195, Bd. 78)-^.

V. le Coran s. II, 32.

Rndagî caractérise le vin ainsi (Gôtt. Nachr. 1873 p. 725 ;  :

Le vrai vin e.st celui dont une larme, tombant dans le Nil, rend ivre pour toujours le crocodile par son odeur. Si la gazelle dans le désert en boit une goutte, elle devient une lionne farouche et ne craint plus le tigre.

Kisâî avait chanté la rose en ces termes (Sitz. d. konigl. bayr. Akad. 1874 II, no. 9) :

La rose est un don divin qui nous est envoyé du paradis. La jouissance de la rose rend l’homme plus généreux. O vendeur de roses ! pourquoi vend.s tu des roses pour de l’argent ? quoi de plus précieux que la rose peux tu acheter pour de l’argent ?

Selon Whinfield, l’expression poétique « la lille do la vigne » (duhtar-i rez) est traduite de l’arabe. Elle est employée avec prédilection par Minucihri (v. p. ex. : Spécimen du Divan de M. par Kazimirski p. 35 et 54, p. 22 ilu texte persan). Comp. IJâqânï (quatr. 159 de l’éd. de Salemann) : « Nous ne nous teignons pas les joues du sang de la fille de la vigne », et Hâfiz (éd. Brockhaus 124, 1) : « Ô amis, la fille de la vigne nous a fait repentir de notre sobriété ».

  • Pindâr Kazi, le poète des Buyides, s’exprime ainsi dans une

poésie en dialecte : « Les sots disent :, ce vin est défendu par la loi’; je ne sais pas quelle âne l’a rendu illicite ! » (Browne, JKAS. 1895