Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

100 Troisième Partie.

(Comp. W. 479, Bd. 155 qui n’est qu’une parajOirase de ce quatrain.)

Quelquefois le mépris de la richesse est exprimé (j), ex. Bd. 119), mais ce n’est i)eut-ôtre que la théorie du renard qui trouve les raisins trop verts, car Si l’argent n’est pas le capital des intelligents, le jardin du monde est une prison pour ceux qui manquent d’argent. La tête de la violette i)enche sur ses genoux parce qu’elle a les mains vides, et la bouche de la rose sourit parce qu’elle a la hourse pleine d’or’.

(W. 122.)

Il faut une certaine quantité de biens terrestres pour se procurer les jouissances qui adoucissent la vie. Passer son temps dans le monde sans vin et sans échanson, ce n’est pas agréable ; le passer sans le gazouillement de la flûte ’iraqienne, ce n’est pas agréable. Aussi souvent que je regarde les affaires du monde, je vois que ce qui est vraiment profitable, ce sont toutes les jonissances, et le reste n’est pas agréable 2. (W. 86.)

Et si l’on demande ce que c’est que les jouissances, la ré})onse est contenue dans ce vers plaisant malgré son cynisme : Les hommes me qualifient toujours de libertin ; je suis innocent, mais on a fixé l’attention sur moi : Je ne pèche contre la loi, ô moraliseurs, que par l’ivrognerie, la pédérastie et l’adultère !

(W. 90.)

Le vin est le premier de tous les plaisirs. Environ les

deux tiers des Rubâ’ij’ât sont des quatrains bachiques. Le

Hafiz (éd. Brockhaus, rubâ’l 50) : Si j’ai une maîtresse gaie et jolie, un chanteur et une flûte, un coin où je puisse demeurer en repos, et si le vin me chauffe les veines et les nerfs, je ne demande pas un seul grain d’orge à Hâtim Tâl.

Farruhi (d’après le Bahâristûn de Gâmï) : Tandis que mes yeux regardent la félicité, il n’j’a pas un dirhem dans ma main : c’est comme une tête tranchée, placée sur un plat d’or.

2 Ibn Yamîn (Schlechta-Wssehrd no. 17) : Des Lebens Zweck erkenne un GenieCen.