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DU ZODIAQUE INDIEN.

les Grecs et les Hindous l’ont reçue d’une nation plus ancienne, qui, la première, imposa des noms aux astres, et qui fut la souche commune des Grecs et des Hindous, ainsi que le démontre la parité de leur langue et de leur religion.

Le même auteur dit ensuite[1] que le temps où l’astronomie indienne atteignit son plus haut degré de perfection (d’où il la croit entièrement déchue), « est probablement celui où les Arabes établis dans la Perse, la Transoxane, &c. avoient un grand commerce avec les Indiens ; ou bien celui où les successeurs de Djenguyz Khân les réunirent les uns et les autres sous la même domination. « Il n’entre pas dans mon sujet de rectifier les erreurs historiques que renferme ce passage, ni de justifier les astronomes de l’Inde de l’imputation d’une ignorance grossière, quant à la figure de la terre et aux distances des corps célestes ; imputation que leur fait très-hardiment Montucla, sur la foi, je pense, du P. Souciet[2]. J’observerai seulement que, dans nos conversations avec les Pandits, nous ne devons jamais confondre le système des Djyautichicas, ou astronomes mathématiciens, avec celui des Pourânicas, ou fabulistes poétiques : c’est uniquement à cette confusion qu’il faut imputer les erreurs nombreuses des Européens, au sujet des sciences indiennes. Un vénérable mathématicien de cette province, nommé Râmatchandra, maintenant dans sa quatre-vingtième année, me fit dernièrement une visite à Crichnanagar ; et une partie des discours qu’il me tint étoient si applicables aux recherches dont je m’occupois alors, que je m’empressai de les écrire dès qu’il m’eut quitté. « Les partisans des Pourânas, me dit-il, vous soutiendront que notre terre est une figure plane, garnie de huit montagnes, et entourée de sept mers de lait, de nectar et d’autres fluides ; que la partie que nous habitons est du nombre de sept îles, auxquelles sont subordonnées onze îles plus petites ; que chacune des huit régions est gardée par un dieu, monté sur un grand éléphant, et qu’à leur centre s’élève et

  1. Histoire des mathématiques, t. I.er, p. 404, 1re édition. (L-s.)
  2. Observations astronomiques, mathématiques, &c.