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SUR LA CHRONOLOGIE DES HINDOUS.

An. av J. C.
Pradyôta (en comptant 20 ou 30 générations) 
317 ou 17.
An. av J. C.
Nanda 
113 ou 313.

Cette correction nous obligeroit de placer Vicramaditya avant Nanda, à qui il fut postérieur de beaucoup, de l’aveu de tous les Pandits ; et si c’est-là un fait historique, il semble confirmer le Bhâgaouatâmrita, qui fixe le commencement du Kali-youg environ 1000 ans avant Bouddha, outre que Balin seroit alors descendu pour le moins au vi.e siècle avant J. C., et Tchandrabîdja au x.e, sans laisser de place pour les dynasties subséquentes, si elles ont régné l’une après l’autre.

De cette manière nous avons donné une esquisse de l’histoire indienne pendant la plus longue période qu’il soit permis de lui assigner ; nous avons fixé la fondation de l’empire de l’Inde à plus de 3800 ans de l’époque actuelle : mais le sujet est par lui-même si obscur, et tellement embrouillé par les fictions des Brahmanes, qui, pour s’agrandir eux-mêmes, ont exagéré à dessein leur antiquité, que nous devons nous contenter de conjectures probables et de raisonnemens justes, fondés sur la meilleure date à laquelle nous puissions atteindre. D’ailleurs, nous ne devons pas espérer un système de chronologie indienne à l’abri de toute objection, à moins que les livres astronomiques en langue sanskrite ne désignent clairement le lieu des colures dans quelques années précises de l’âge astronomique. Au lieu de traditions vagues, comme celle d’une observation grossière faite par Chiron, qui peut-être n’exista jamais (car il vivoit, dit Newton, dans l’âge d’or, qui doit avoir été de beaucoup antérieur à l’expédition des Argonautes), il nous faut des preuves dont nos astronomes et nos savans reconnoissent l’évidence.