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SUR LA CHRONOLOGIE DES HINDOUS.

nombre entier, le nombre des chiffres dans les différens produits est toujours de 9, de même que la Divinité, qui se montre sous plusieurs formes, continue d’être immuable dans son essence. On sait assez que l’importante période de 25,920 ans est le résultat de 360 multiplié par 72, nombre d’années qu’une étoile fixe semble mettre à parcourir un degré du grand cercle ; et quoique M. le Gentil nous assure que les modernes Hindous croient qu’une révolution complète des étoiles a lieu en 24,000 ans, ou qu’elles parcourent en un an 54 secondes d’un degré, nous avons sujet de penser que les anciens astronomes indiens avoient fait un calcul plus exact ; mais qu’ils cachoient leur science au vulgaire sous le voile de quatorze manaouantaras, de soixante-onze âges divins, de cycles compliqués et d’années de différentes sortes, depuis celles de Brâhmah jusqu’à celles de Patâla ou des régions infernales. Si nous suivons l’analogie indiquée par Mènou, et que nous supposions qu’on donnât le nom d’année à un jour et une nuit, nous pouvons diviser le nombre des années d’un âge divin par 360, et le quotient sera 12,000, ou le nombre des années divines d’un âge. Mais, toute conjecture à part, nous n’avons besoin que de comparer les deux périodes de 4,320,000 et de 25,920, et nous verrons que, parmi leurs diviseurs communs, se trouvent 6, 9, 12, &c. 18, 36, 72, 144, &c. nombres qui, avec leurs divers multiples, sur-tout dans une progression décuple, constituent quelques-unes des périodes les plus célèbres des Chaldéens, des Grecs, des Tartares, et même des Indiens. Nous ne pouvons manquer d’observer que le nombre 432, qui paroît être la base du système indien, est la soixantième partie de 25,920 ; et, en continuant la comparaison, nous viendrions peut-être à bout de résoudre l’énigme entière. Je trouve cette étrange strophe dans la préface d’un almanach de Varanes[1] :« Mille grands âges

  1. Ou Varanesee (prononcez Varanecy), suivant M. Wilkins, qui ajoute que Bénârès est la corruption de ce mot sanskrit, lequel est composé de deux mots qui indiquent les deux ruisseaux qui bordent cette ancienne ville de l’Inde. On la nommoit aussi Kaśi. Voyez les notes de M. Wilkins, p. 310 de sa traduction angloise de l’Heetopades of Veeshnoo-Sarma in a series of connected fables, interspersed with moral,