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SUR LA CHRONOLOGIE DES HINDOUS.

sanskrite, et l’un des plus anciens après les Vêdas[1], est un Traité sur les devoirs religieux et civils, composé, à ce qu’on croit, d’après les instructions orales données par Menou, fils de Brâhmah, aux premiers habitans de la terre. J’ai en ce moment sous les yeux une copie bien collationnée de ce code intéressant, et je vais commencer par transcrire quelques versets du premier chapitre[2].

« Le soleil occasionne la division du jour et de la nuit, qui sont de deux espèces, ceux des hommes et ceux des dieux ; le jour, pour le travail de toutes les créatures dans leurs différens emplois ; la nuit pour leur sommeil. Un mois est un jour et une nuit des patriarches ; il est partagé en deux : la moitié brillante est leur jour, destiné à leurs occupations ; la moitié obscure est leur nuit, destinée à leur repos. Un an est un jour et une nuit des dieux ; il est aussi divisé en deux parties égales, ils ont le jour quand le soleil se dirige vers le nord, et la nuit quand il se dirige vers le sud. Apprends maintenant la durée d’une nuit et d’un jour de Brâhmah, avec la durée respective des âges. Quatre mille ans des dieux s’appellent l’âge [krita ou satya] ; ses limites du commencement et de la fin sont comme autant de centaines d’années. Dans les trois âges successifs, avec leurs limites du commencement et de la fin, il y a des mille et des cents diminués d’un. Cette réunion de quatre âges, qui se monte à douze mille années divines, s’appelle un âge des dieux ; et mille de ces âges additionnés, ensemble doivent être considérés comme un jour de Brâhmah : ses nuits sont de la même durée. L’âge des dieux, ou 12,000 de leurs années, multipliées par 71, forme ce qu’on nomme ici-bas un manaouantara.

  1. J’ai donné une notice des Vêdas dans le I.er volume, page 388, note 2 ; ces livres, comme je l’ai observé, existent à la Bibliothèque nationale et à celle du British Museum. (L-s.)
  2. Voyez le même passage avec de légères variantes, dans le chap. 1.er, vers, 65-80, de la traduction complète du Code de Menou, que M. Jones fit ensuite d’après le texte sanskrit, et qui est insérée dans le tome III du recueil de ses œuvres. (L-s.)