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SUR LE BÎN.

de graduation dans leur décroissement. Par ce moyen, le doigt ne touche jamais le manche même. Le musicien assujettit les touches avec delà cire, et il ne consulte que son oreille pour cette opération. Je tiens ce fait de Pyr Qâcem, frère de Djevân chah, qui étoit malade à cette époque ; et Pyr Qâcem est presque aussi habile, s’il ne l’est ra’"ie autant, que Djevân châh. Les touches de son instrument étoient assez exactes. Une légère pression de doigt corrige aisément le peu d’irrégularité qui s’y trouve. Ce mouvement est très-familier aux musiciens : lorsqu’une note est d’une certaine longueur, ils aiment à presser la corde avec force, et la laissent retourner aussitôt après à sa tension naturelle. Cela produit un son à-peu-près semblable au remblement serré sur le violon : mais l’effet est moins agréable ; le son paroît quelquefois altéré d’un demi-ton.

Les touches sont au nombre de dix-neuf. L’échelle suivante indiquera les notes qu’elles produisent : j’ai placé au-dessous les noms que le musicien donne aux notes dans sa langue. Une chose très-remarquable, c’est que les demi-tons changent de noms au même demi-ton que dans l’échelle européenne.

[ Image à insérer ]

Il y a sur les cordes R et S, dont on se sert principalement, une