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EXTRAIT D’UNE LETTRE SUR LE BÎN.

XII
EXTRAIT
D’UNE LETTRE DE FRANCIS FOWKE, ÉCUYER,
AU PRÉSIDENT.

J’expédierai demain, par un petit bateau, les dessins de Djevân chah et du bîn[1]. Vous desiriez avoir, dans un même dessin, Djevân chah et les deux musiciens qui l’accompagnent : mais le dessinateur n’étoit pas en état de mettre ce groupe en perspective ; il auroit confondu toutes les figures ; et comme il a rendu passablement les figures principales, j’ai pensé qu’il valoit mieux s’en tenir là, d’autant plus que les autres personnages peuvent être ajoutés par un artiste européen. J’ai un double plaisir à vous transmettre la description ci-incluse du bîn. En même temps que j’ai l’avantage de vous obliger, je jouis d’avance de l’instruction et de l’amusement que je partagerai avec le public, en lisant le résultat de vos recherches sur cette branche de la musique indienne ; et je m’applaudis infiniment de pouvoir vous ménager du loisir pour les considérations générales, en vous fournissant des faits qu’il est sans doute essentiel de connoître, mais qui ne m’ont coûté que le soin de les observer. Vous pouvez compter positivement sur l’exactitude de tout ce que j’ai dit par rapport à la structure et à l’échelle de l’instrument : le tout a été mesuré très-exactement. Quant aux intervalles, je n’ai pas voulu m’en rapporter à mon oreille ; j’ai fait accorder le bîn avec le

  1. Ou vina. Voyez la figure de cet instrument sut la planche ci-jointe, et une autre dans le bel ouvrage de M. Solvyns, intitulé Collection of two hundred coloured etchings descriptive of the manners, costums and dresses of the Hindoos. Calcutta, 1799, in-folio. (L-s.)