Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 1.djvu/467

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
313
SUR LES SYK’HS ET LEUR COLLÉGE.

OBSERVATIONS

SUR LES SYKHS ET LEUR COLLÉGE.


Je trouvai le collège des Syk’hs situé dans une des rues étroites de Patnah, à peu de distance de l’hôtel des douanes. On me permit de franchir la porte extérieure : mais, dès que je parvins aux degrés qui conduisent à la chapelle ou salle publique, deux membres de l’association m’accostèrent poliment. Je leur demandai si je pouvois monter dans la salle : ils me répondirent que c’étoit un lieu destiné au culte, dont l’accès m’étoit ouvert, ainsi qu’à tous les hommes ; mais ils me firent observer en même temps qu’il falloit ôter mes souliers. Regardant cette formalité sous le même point de vue que celle de me découvrir la tête en entrant dans nos temples, je ne balançai point à m’y soumettre ; et l’on me conduisit avec civilité dans la salle. Là, on me fit asseoir sur un tapis au milieu de l’assemblée, qui étoit si nombreuse, qu’elle remplissoit presque tout l’espace. La totalité du bâtiment forme un carré d’environ quarante pieds, élevé au-dessus du sol d’environ six ou huit degrés. La salle en occupe le centre ; elle est séparée de quatre autres appartemens par des arcades de bois portées sur des piliers de même matière, le tout proprement sculpté : elle est un peu plus longue que large. Le plancher étoit couvert d’un tapis propre ; l’ameublement consistoit dans six ou sept pupitres, sur lesquels étoit posé un pareil nombre de livres de la loi des Syk’hs. Les murailles, au-dessus des arcades, étoient garnies de glaces européennes dans des cadres dorés, de portraits de princes musulmans, et d’images de divinités hindoues. Une petite chambre, située à l’extrémité de la salle, à gauche en entrant, sert de sacristie. On y voit un autel couvert de drap d’or, où l’on avoit posé un bouclier noir de forme circulaire, sur un long sabre,