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inscription sanskrite

comme un des justes. Plein de joie, il fit bâtir un saint temple, d’une construction merveilleuse ; il y plaça le pied divin de Vichnou, qui purifie à jamais les péchés du genre humain, les images des Pāndoŭs, et des descentes [incarnations] de Vichnou ; il y plaça de même celles de Brâhmâ et des autres divinités.

Ce lieu est renommé ; il est célèbre sous le nom de Boŭd-dhă Găyă. Les ancêtres de celui qui y accomplira la cérémonie du sradha[1], obtiendront le salut. La grande vertu du sradha accompli en ce lieu se trouve dans le livre intitulé Vāyoŭ-poŭrānă[2], dont j’ai gravé un abrégé sur la pierre.

Vĭkrămādĭtyă[3] fut certainement un roi renommé dans le monde. Aussi il y avoit à sa cour neuf savans personnages, célèbres sous le nom de Năvă-ratnānĭ, ou les neuf joyaux[4]. De ce nombre étoit Ămără Dêvā, qui fut le principal conseiller du roi, un homme de grand génie et de profond savoir, et le plus grand favori de son prince. C’est lui qui bâtit le saint temple qui détruit le péché, dans

  1. Sraddha, sacrifice que l’on fait aux Pitri dêva, c’est-à-dire, aux mânes des ancêtres. Voyez dans les Institutes de Menou, traduites par M. Jones, la description des cérémonies pratiquées à ces sacrifices. Il existe à la Bibliothèque nationale plusieurs ouvrages relatifs au sacrifice sraddha. (L-s.)
  2. Le Vayou-pourâna est attribué à Vayou, dieu du vent. Il contient, parmi une infinité de sujets intéressans, des détails très-circonstanciés sur la création de tous les êtres célestes et terrestres, avec la généalogie des premiers habitans ; une notice chronologique des grandes périodes nommées manouantara, calpa, &c. ; une description de la terre, divisée en douypa, varcha, &c., et sa dimension mesurée en yodjena ; celle de toutes les autres planètes et étoiles fixes, leurs distances relatives, leur circonférence et leurs orbites, &c. Voyez Catalogue of Sanskrit and other manuscripts presented to the royal Society by sir and lady Jones, tom. VI, pag.  440 et 447 des Works of sir W. Jones. (L-s.)
  3. Ce nom signifie fort comme le soleil ; de vikrama, force, victoire, et de aditya, soleil, en général, ou plutôt les soleils, qui sont au nombre de douze, et président chacun à un des mois de l’année. Ces noms sanskrits ont une signification. Le prince qui portoit celui-ci, florissoit dans le premier siècle avant l’ère vulgaire. Voyez de plus amples renseignemens dans ma note b, tome II, page 6. (L-s.)
  4. Le plus éclatant de ces diamans étoit Câlidâsa, l’auteur du drame de Sacontala, comme le prouve une épigramme moderne rapportée par M. Jones :

    « La poésie fut l’aimable fille de Vâlmiki, ayant été formée par Vyâsa ; elle choisit Câlidâsa pour son époux à la manière de Viderbha : elle fut mère d’Amara,