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INSCRIPTION SANSKRITE

X.
INSCRIPTION
EN LANGUE SANSKRITE,
Gravée sur une pierre à Boŭd-dhă-Găyā, copiée en 1785 par M. Wilmot, et traduite en anglois
Par Charles Wilkins, Écuyer.

Au milieu d’une forêt sauvage et terrible, plantée d’arbres à fleurs odoriférantes, abondante en fruits et en racines, infestée de lions et de tigres, dépourvue de société humaine, et fréquentée par les Mounis, résidoit Boŭd-dhă, auteur de la félicité, et portion de Narayan. Ce dieu Hĕrĭ, qui est le seigneur Hĕrīsa, le possesseur de tout, parut dans cet océan d’êtres naturels à la fin du Devāpără, et au commencement du Kălĭ-youg[1]. Celui qui est présent par-tout, et qui doit être éternellement contemplé, l’Être suprême, l’Éternel, la Divinité digne d’être adorée par les hommes les plus dignes de louanges, apparut en ce lieu avec une portion de sa nature divine.

Un jour l’illustre Ămără, renommé parmi les hommes, étant venu ici, découvrit dans la grande forêt le séjour de l’Être suprême, Boŭd-dhă. Le sage Ămără s’efforça, par un culte éminent, de se rendre propice le dieu Boŭd-dhă ; il demeura dans la forêt l’espace de douze années, se nourrissant de racines et de fruits, et dormant sur la terre nue. Il accomplit le vœu d’un Mouni, et ne commit point de fautes.

  1. Le devâpara-youg est la troisième des quatre ères indiennes ; c’est l’ère d’airain, qui dura, selon eux, 864 000 ans. Le kaliyoug est la quatrième ère, qui dure encore, dont 4 000 ans sont déjà écoulés, et qui doit durer 432 000. Voyez Paolino da Santo-Bartolomeo, Viaggio alle Indie orientali, p. 225, et p. 350 de la traduction angloise, enrichie des notes de M. J. R. Forster, et sur-tout d’une table géographique. (L-s.)