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SITUÉE PRÈS DE GAYÂ.

depuis un certain nombre d’années, attendu qu’on voit tout auprès les ruines d’une ancienne mosquée : il y a aussi dans l’intérieur une terrasse élevée, semblable à celles que les dévots musulmans sont dans l’usage de construire pour leurs retraites religieuses. On y lit deux inscriptions, une sur chaque côté de l’intérieur de la porte. Mon mounchy en prit des calques dans l’espace de trois jours, avec beaucoup de peine, mais avec assez d’exactitude pour mettre M. Wilkins en état d’en comprendre et d’en expliquer une entière ; succès d’autant plus étonnant, que plusieurs Pandits, à ce que j’ai su, avoient inutilement essayé de déchiffrer l’original. L’autre, qui n’est composée que d’une seule ligne, est malheureusement d’un autre caractère, et demeure encore inintelligible.

La lettre et les remarques suivantes, dont je suis redevable à M. Wilkins, me dispensent de parler du contenu de l’inscription. Je ne puis que regretter avec lui qu’on n’en ait point encore découvert la date : ce n’est qu’un amusement pour la curiosité ; ç’auroit été un indice précieux pour l’explication de plusieurs événemens obscurs de l’histoire ancienne. Quoi qu’il en soit, il y a, dans les montagnes adjacentes, plusieurs autres cavernes que j’ai également visitées, mais dont je n’ai pas eu le temps de copier les inscriptions ; et j’espère qu’on y découvrira une date.

S’il falloit d’autres témoignages, indépendamment de l’inscription, pour prouver que ces cavernes ont été des temples, les restes de trois images effacées qui se voient près d’une autre que j’ai aussi visitée, et qu’on appelle Corram-chossar[1], en fourniroient une preuve suffisante. Une troisième, dont je n’ai pu savoir le nom, a son entrée ouvragée d’une manière très-curieuse : on y voit des éléphans et d’autres ornemens dont j’espère offrir avant peu le dessin à la Société.

  1. Peut-être faut-il lire Khorrem-qassar خرْم قصر [palais agréable]. (L-s.)