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NOTES.

dit-il, que les Romains appeloient Vesta et qu’ils adoroient anciennement.» Il n’y a pas de doute que le culte de Vesta, qui est le même que celui du feu, ne tire son origine de l’Orient. Le docteur Hyde (Historia religionis veterum Persarum, cap. 7) croit que Numa introduisit le culte du feu ou de Vesta chez les Romains, et ne fit qu’imiter la loi Mosaïque, qu’il ne comprenoit pas bien. Sans nous amuser à combattre une assertion très-hasardée, puisqu’il y a tout lieu de croire que le culte du feu existoit parmi les Étrusques avant Numa, nous conviendrons qu’il y a une grande ressemblance entre ce culte tant chez les Grecs que chez les Romains, et le feu sacré qui brûloit perpétuellement sur l’autel du temple de Jérusalem, où l’on offroit chaque jour le sacrifice éternel. Il est impossible de parler du culte du feu sans se rappeler cette antique et autrefois puissante nation qui posséda si long-temps la Perse, et dont les déplorables restes ne semblent subsister que pour rivaliser avec les Juifs en opprobre et en misère. L’histoire de la religion des Guèbres a fourni à MM. Hyde et Anquetil la matière de deux ouvrages considérables et nourris de la plus vaste érudition : ainsi nous y renvoyons le lecteur, et nous nous bornons à remarquer, d’après le savant Anglois, que le mot latin Vesta est évidemment dérivé du mot grec ἑστία [foyer], lequel est lui-même étranger à la langue grecque. Ce mot dérive du chaldéen אשתא astâ [feu], aussi-bien que l’ancien mot persan استا astâ, qui signifioit originairement du feu.

(145) Ce mot sanskrit signifie proprement du feu, et ne me paroît pas fort éloigné du mot latin ignis, pour lequel Vossius n’a indiqué aucune étymologie plausible. On représente ce dieu avec quatre bras et monté sur un bélier ; on lui donne une femme nommée Aghnay ou Svahâ. On lui offre un sacrifice nommé homa, ou dêvayagna [sacrifice divin ] ; ce qui indique combien le dieu du feu est honoré parmi les Hindous, et toute l’importance qu’ils attachent à ce sacrifice du feu. En effet, ils ne commencent aucune entreprise difficile, importante ou sainte, sans avoir fait préalablement un sacrifice à cet élément. Voyez Kindersley’s Specimens of Hindoo literature &c. pag. 21, et Systema Brahmanicum, pag. 9 et 12, où le P. Paulin de Saint-Barthélemi donne une description fort détaillée de l’homa ou sacrifice du feu.

(146) Les anciens Égyptiens le nommoient Phtas, et les Grecs Ἥφαιστος. Il passoit pour le plus ancien souverain de l’Égypte, et fut, suivant Diodore, l’inventeur du feu. Saint Clément assure que son nom en égyptien signifie le