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NOTES.

lait tarit dans leurs mamelles, lui adressent cette prière : Om, Kchirà Gopalâya svû/ia [Que cela soit, que le lait soit produit, ô pasteur]. On trouve beaucoup de protocoles de cette espèce dans les livres de médecine indiens.

OIl sait que l’Apollon grec garda les troupeaux du roi Admète auprès du fleuve Amphryse : nous avons déjà vu que Crichna garda les vaches du roi ou chef des pasteurs d’Ayodhyâ, auprès de l’Yamounâ, fleuve qu’on nomme aujourd’hui Djemnah, lequel se jette dans le Gange auprès d’Allah-âbâd, entre le 26 / et le 27.* degré de latitude septentrionale : c’est le Diamouna de Ptolémée, et YJomanes de Pline. L’Apollo Nomius naquit et vécut dans les montagnes de l’Arcadie : Crichna naquit au pied du mont Vindhya, dans l’ancienne ville de Madoura, que Ptolémée appelle la ville des dieux, laquelle est située sur le Djemnah, entre Agrah et Dehly, et renferme encore aujourd’hui d’immenses ruines de temples indiens. Apollon tua le serpent Python, et cette victoire lui valut le surnom de Pythien : Crichna perça de ses flèches le serpent Calenga, qui sortoit du fleuve Yamounâ. Les Grecs célébroient la victoire d’Apollon entre le 7 et le 13 janvier ; les Malabars, celle de Crichna au mois de décembre. Apollon a voit Jupiter pour père : celui de Crichna se nomme Ananda-Vasoudêva, c’est-à-dire, Dieu de Véther, infini, sans bornes. Un tyran nommé Kansa, c’est-à-dire, avide, qui ne peut se rassasier d’années (c’est ici le même que Saturne), poursuit le jeune Crichna ; il envoie, pour le tuer, Asoura, Rakchasa, Dêvada, c’est-à-dire, les géans, les titans et les démons, que le jeune dieu trompe et détruit par différens moyens : c’est à cause d’une semblable victoire qu’Apollon est nommé Tituicida par Orphée ; Crichna reçoit le nom de Kansaràdi et Madhourâdi [destructeur des titans Kansa et Madhou], Tandis qu1 Apollo Nomius et Jupiter Arcadius venaient au monde, les Corybantes frappoient le tambour, afin que l’on n’entendît pas les vagissemens de l’enfant : au moment de la naissance de Crichna, les Brahmanes battoient le tambour et jouoient des instrumens dans la ville de Madoura, afin que les cris du jeune dieu ne parvinssent pas aux oreilles des espions du tyran. Saturne écrasoit les enfans d’Ops contre des pierres, ou les dévoroit : Kansa écrasoit les enfans de Dêvagui sa sceur contre les pierres ; et si Djadjoda, la prétendue mère de Crichna, n’eut substitué à Crichna la déesse de l’imagination et de l’illusion, Mâyâ, qu’elle présenta au roi Kansa, celui-ci eût immanquablement détruit et exterminé Crichna. MâyÀ échappa des mains de Kansa, qui la laissa aller, après avoir reçu d’elle un énorme coup dans le ventre. Voyez Afusei Borgiani Codices manuscripti, p. 142.-147. Nous regrettons de ne pouvoir ajouter aux rapprochemens que nous venons d’indiquer entre Crichna et Apollon, ceux