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NOTES.

du soleil parmi les Égyptiens, qui lui avoient élevé un temple dans la ville qui portoit son nom. Il étoit représenté dans ce temple avec un veretrum erectum, ὀρθιαϰὸν ἔχον τὸ αἰδοῖον et frappant la lune avec un fouet. Un sujet à-peu-près semblable a été dessiné dans un temple de la haute Égypte par un des artistes de l’expédition. Ajoutons qu’il y a quelque légère conformité entre le nom égyptien de Pan, ϣⲙⲓⲛ chmin, ou ϣⲙⲟⲩⲛ chmoun, et l’Hanouman des Indiens. Saint Clément d’Alexandrie a donc eu raison de dire que les Brahmanes adoroient Hercule et Pan, c’est-à-dire, le soleil et le vent. Outre Hanouman, on voit à la suite de Râma marcher deux autres singes, nommés Bali et Sougriva, qui ressemblent beaucoup aux Faunes ou Satyres compagnons de Bacchus dans son expédition de l’Inde. On voit encore aujourd’hui, parmi les sculptures qui couvrent les pagodes, Râma accompagné de ses singes ou satyres, et de nombreuses Dêvadasi ou Bacchantes tenant des tambours et des cymbales. Cette sixième incarnation de la Divinité passe pour avoir été un chef ou roi guerrier, qui enseigna l’agriculture aux hommes, donna des lois aux Indiens et fonda des villes : il châtia les rois pervers qui refusoient de rendre hommage à Sîva ou Chiva. Arrien nous apprend que « Bacchus enseigna aux : » Indiens, qui menoient une vie sauvage avant son arrivée chez eux, à cultiver » la vigne, à faire le vin, à ensemencer les terres, à se servir d’armes offensives « et défensives, soit, ajoute-t-il, que Triptolème, envoyé par Cérès, n’ait point » pénétré dans ces contrées, soit que Bacchus lui fût antérieur. >> C’est ce que nous ne nous permettrons pas de décider. Nous observerons seulement que, suivant Pline, depuis Bacchus jusqu’à Alexandre-le-Grand, on comptoit cent cinquante-trois ou cent cinquante-quatre rois, et six mille quatre cent cinquante-un ans et trois mois, ou six mille quatre cent deux ans, suivant quelques manuscrits. Arrien s’accorde assez bien avec Pline, quoiqu’il ne paroisse point l’avoir copié : il dit que « depuis Bacchus jusqu’à Androcottus ou Sandrocottus, qui fût vaincu par Alexandre, on compte cent cinquante-trois règnes, » six mille quatre cent deux ans », δύο ϰαὶ τεσσαράϰοντα ϰαὶ ἐξαϰισχίλια. Le texte de ces deux auteurs me paroît d’autant plus digne de remarque, que nos meilleurs chronologistes s’accordent à placer l’expédition d’Alexandre dans l’Inde en l’année 326 avant J. C., laquelle correspond à l’an 3678 de la création, suivant la chronologie d’Ussérius. La civilisation des Hindous, même suivant les auteurs grecs et latins, remontera donc au moins à deux mille sept cent vingt-quatre ans avant l’époque où les chronologistes chrétiens placent communément la création du monde. Mais revenons à Râma. Ce personnage est célèbre sur-tout par ses guerres