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DES MOTS ORIENTAUX.

scrupuleusement lettre pour lettre, sans s’attacher le moins du monde à conserver la prononciation ; et tant que ce mode est subordonné à des règles invariables, il paroît évidemment mériter la préférence.

Le plus chaud partisan que j’aie connu de la première méthode d’écrire les mots persans, étoit feu le major Davy[1], homme de mérite, que notre Société comptoit parmi ses membres, et dont une mort prématurée a privé le monde, lorsqu’il formoit le dessein de tout quitter pour les lettres, et qu’il se flattoit de consacrer le reste de ses jours à la félicité domestique et à la culture de ses utiles talens. Il tiroit souvent vanité de la manière dont il prononçoit la langue persane, et de sa méthode nouvelle de l’écrire en caractères romains ; méthode que, d’après ses leçons, l’aimable et savant éditeur de ses Institutes de Tymour[2], à Oxford, observa, dans tout le cours de l’ouvrage, avec une attention minutieuse. Je n’ai jamais su d’où il tenoit cette prononciation

  1. M. le major Davy, secrétaire persan du commandant en chef des forces du Bengale, depuis 1770 jusqu’en 1773» et ensuite secrétaire persan du gouverneur général du Bengale, membre de la Société asiatique de Calcutta, a traduit en anglois les Institutes politiques et militaires de Tamerlan, d’après la version persane d’Aboù-thâleb âl-Hhocéïny, faite sur l’original moghol. (L-s.)
  2. M. Joseph White, membre du collége de Wadham, professeur d’arabe à l’université d’Oxford, prébendier de l’église de Glocester ; éditeur du texte persan des Instituts de Tamerlan, de la version syriaque du Nouveau Testament par Philoxène, du texte arabe de l’Histoire de l’Égypte par Abdollathyf ; auteur d’une traduction latine du même ouvrage, d’une édition critique en grec des quatre Évangiles, et d’un Diatessaron, en la même langue, à l’usage des élèves de l’université d’Oxford ; auteur d’un ouvrage curieux, intitulé Ægyptiaca. Quant aux Instituts politiques et militaires de Tamerlan, dont parle ici M. Jones, et dont j’ai donné, en 1787, une traduction française faite d’après le texte persan, voyez ma note ci-dessus, p. 28. (L-s.)