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NOTES.

authentique, explique pourquoi Néïtha étoît une divinité masculo-féminine ; elle enfermoit en elle toutes les facultés de la nature, ou plutôt c’étoit la nature même personnifiée. Quoique cette version de l’inscription du temple de Saïs soit très-favorable à son système, notre savant en soupçonne l’authenticité par plusieurs raisons que l’on peut voir pag. 65 et 66 du Panthéon ; il préfère la version de Proclus (in Timœum, p. 30) : Τὰ ὄντα καὶ τὰ ἐσόμενα, καὶ τὰ γεγονότα, ἐγώ ἔιμι. Τὸν ἐμόν χτῶνα οὐδεὶς ἀπεκάλυψεν· ὂν ἐγὼ καρπὸν ἔτεκον, ἥλιος ἐγένετο. JE SUIS CE QUI EST, SERA ET FUT. PERSONNE N’A LEVÉ MA ROBE ; LE FRUIT QUE J’AI PRODUIT EST LE SOLEIL. Jablonski trouve cette leçon bien plus conforme au style et à la mythologie des Égyptiens. Au reste, quelle que soit celle que l’on adopte, toutes deux nous représentent Néïtha comme l’emblème de la nature et de la sagesse divine : c’est sans doute à cause de cela que, dans des temps plus modernes, on la fit présider aux beaux-arts et à toutes les productions du génie. Sa haute antiquité paroit, suivant Jablonski, indiquée par son nom même, qui, en qobthe, doit être écrit ainsi : ⲛⲉⲓⲑ néïth ou ⲛⲉⲓⲧ néït [ancien ou ancienne]. C’est le nom que Dieu se donne à lui-même dans Daniel, VII, 9, 13, 22 : עתיק יומין [l’ancien des jours]. Ce rapprochement entre les idées égyptiennes et les idées hébraïques m’en rappelle un autre non moins remarquable ; Dieu, parlant à Moïse dans le buisson ardent, lui dit : אֽהְוֶהֽ אֲשֶׁרֽ אֶֽהְיֶאֽ ; JE SUIS CELUI QUI EST. Exod, III, 14. Voyez aussi les mêmes-expressions employées par Menou, ci-dessus page 249.

(106) Câlidâsa, fameux poète dramatique indien, florissoit dans le premier siècle avant l’ère chrétienne. Il est unanimement reconnu pour le premier des neuf poètes désignés ordinairement sous le nom des neuf Perles, que Vicramaditya (ou Becker-madjit) entretenoit à sa cour. Outre le drame de Sacontala, traduit en anglois par M. Jones, on connoît de lui différentes pièces, entre autres une en cinq actes, intitulée Ourvasî ; un poème épique, ou plutôt une suite de poèmes en un livre, sur les enfans du Soleil ; un autre, dans lequel on trouve une parfaite unité d’action, sur la naissance de Coumara, le dieu de la guerre ; deux ou trois contes d’amour en vers ; et un excellent petit traité de la prosodie sanskrite, précisément dans le genre du Terentianus. Il passe pour avoir revu les ouvrages de Vyâsa et de Vâlmik ; il a corrigé les textes qui ont cours maintenant. Personne ne lui conteste la première place après ces deux anciens poètes. Voyez la préface de Sacontala, or