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NOTES.

la bouche de Brâhmah ; fable qui prouve que cette source leur est peu connue : et c’est un point, en effet, sur lequel les voyageurs et les géographes ne sont pas d’accord. Ceux qui paroissent les plus dignes de confiance, sont les Lamas qui furent chargés, par l’empereur Kan-hi, de dresser des cartes du Tibet et de la Tatârie orientale. Ces Lamas, qui paroissent avoir examiné les lieux très-soigneuseinent, placent la source du fleuve dont il s’agit sur le côté oriental du mont Kentaisse, à quarante milles environ du lac Mansaroar. M. Turner porte cette source, ainsi que celle du Gange, dans ce lac même qu’il appelle Mansororé, à un mois de distance de la ville de Tichou-Ioumbou, ou Trachi-Ihouinbou, comme le prononçoit un Potya ou Tibétain que M. Jones a consulté. Ce fleuve traverse entièrement le Tibet ; il passe auprès de la forteresse de Rimbou, de file de Palté ou d’Yambro, où réside, dit-on, une prêtresse non moins célèbre que la déesse Bhâvanî chez les Hindous ; il coule ensuite, à quelque distance nord de Tichou-loumbou, dans un vaste canal parsemé d’îles. Un peu au-delà de Tichou-loumbou, notre fleuve reçoit les eaux du Païnomtchieu, rivière assez considérable, qui vient, ainsi que plusieurs autres, perdre son nom et ses eaux avant qu’il passe au sud de Lhassa. De là il fait un circuit autour des montagnes limitrophes du Tibet, pour entrer dans le royaume d’AchAm, où il reçoit les eaux sacrées du Bràhma-kound [fontaine de Brâhmah], pénètre dans le Bengale au-dessous de Rangainati, l’ancien Rhandamarcotta ou Rhangamar, célèbre par son nard ( tome IIt p. 445). Bientôt il se joint au Gange, un peu au-dessous de Dhakka. Ces deux fleuves réunis perdent leur nom primitif, et s’appellent alors Megna ou Poudda ; ils se divisent en nombreux canaux, qui forment un labyrinthe inextricable à l’endroit où ils se jettent dans la mer. Le Brâhma-poutre § comme plusieurs autres rivières du Tibet, charie une si grande quantité de sable d’or, que le râdjah d’Achâm emploie jusqu’à dix mille hommes pour le ramasser.

L’Ayïn Akbery, ouvrage dans lequel je comptois trouver quelques détails curieux sur le Brahma poutre s se borne à nous apprendre que « c’est une » rivière qui coule du Khotâï dans le Kaùtch (portion du Béhûr), et de » là par le canton de Bàzoùhâh jusqu’à la mer. » بَرهم پتربغتح با و سكون را وهاي خغى وميم و ضم باي فارسي و سكون ياي فوقاني و را از ختابكوج آيد و از انجـــا بسر كارنازوها سيران سازد وبشور