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NOTES.

savant cite souvent le témoignage dans son Discours sur les Persans, ci-après, t, II, p. 83 et suiv. n.° III.

(59) Lieu de dévotion des Hindous dans le Béhâr. Voyez, dans le tome II, page 56, de ces Mémoires, une notice sur Gayâ, que j’ai extraite de l’Ay’in Akbery آيين اڪبري. Il y avoit à Gayâ un temple consacré à la planète Saturne, suivant le témoignage de Mohhammed Fâny, que je cite dans la note b de la page 21 du même volume. C’est par erreur que j’écris dans cette note Guyâ au lieu de Gayâ : je n’avois pas alors de documens bien positifs sur la vraie prononciation de ce mot ; ce second volume ayant été imprimé avant le premier, par les motifs énoncés dans l’Avertissement.

(60) Nous avons déjà observé que chaque personnage de la Trinité indienne, et même chaque dieu des Hindous, a une ou plusieurs épouses qui ont aussi leurs attributs et leur influence. Les épouses de Vichnou sont au nombre de deux. La première, qui est la puissance conservatrice de la nature, n’a pas moins de douze noms, dont voici les principaux : Sri (ou Chrt), heureuse, fortunée, opulente ; Lakchmî, belle (mot qui dérive de Lakehmya, beauté) ; Padmâ, lotus, nymphæa ; Hiripriya, amante de Vichnou (nommé aussi Héri, et, en cette qualité, représentant la bonté divine), et non pas épouse de Vichnou, comme a traduit M. Jones ; Logadjenani, génératrice du monde ; Ma, grande ; Rama, abondante ; Mangala dêvadâ, déesse de la félicité. Les Pourânas ne s’accordent pas sur l’origine de cette déesse. Quelques-uns la représentent comme fille de Bhrigou fils de Brâhmah. Suivant le Marcandeya Pourâna, l’isis indienne [la Nature] a pris trois formes transcendantes, d’après ses troisgouna [qualités] : sous chacune de ces formes, elle a produit trois divinités, savoir, Brâhmah et Saresouatî, Mahêsa et Câlî, Vichnou et Lakchmî, qui préserva de la destruction l’œuf du monde. Enfin, une troisième opinion veut que Lakchmî ait pris naissance dans la mer de lait que les dieux battirent à la seconde incarnation de Vichnou, pour en tirer l’eau de la vie, comme nous l’avons raconté plus haut, page 236.

Cette déesse est représentée assise, tenant un lotus dans les deux mains. Quelques-unes de ses statues ont une mitre conique ; d’autres ont la tête nue avec les cheveux noués négligemment sur le sommet. Elle porte sur le front le signe sacré du lingam ; elle a la poitrine nue : quelquefois elle tient