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SUR L’ORTHOGRAPHE

l’élégance de la première strophe d’une élégie arabe de sa composition, et l’exprime ainsi en lettres romaines :

Iekad heïn tenagikom dhamairna
Iacdha âlaïna alassa laula tassina.

« Le temps, ajoute le traducteur, viendra bientôt où vous nous délivrerez de toutes nos peines ; le remède est assuré, pourvu que nous ayons un peu de patience[1]. » Le docteur Hunt d’Oxford, que je dois citer avec autant de reconnoissance que de vénération, et deux ou trois autres savans, entreprirent un jour, à ma demande, d’écrire ce distique en caractères arabes ; tous l’écrivirent différemment, et tous, suivant mon opinion actuelle, d’une manière incorrecte. J’étois alors étudiant et fort jeune, et j’aurois eu peine à me procurer les ouvrages d’Ibn-Zeidoùn, qui sont sans doute conservés dans la bibliothèque Bodléienne, mais que je n’ai jamais rencontrés sous ma main. Je n’ai donc jamais vu ce beau distique en original, et j’avoue que je suis embarrassé pour l’écrire exactement. D’Herbelot a écrit les deux vers sans égard pour les points grammaticaux, c’est-à-dire, sous une forme qu’aucun savant arabe ne leur donneroit en les récitant ; mais quoique la version française soit évidemment fautive, il n’est nullement aisé de corriger l’erreur.

    linguæ Arabicæ ; adjecta est Chrestomathia Arabica ; Ienæ, 1770, in-12. Voyez aussi Abulfeda Annales Moslemici, arabicè et latinè, etc. tom.  III, p. 214 et 215, edit. Adler. ; Bibliothèque orientale, pag. 926, édit. in-fol. et t. III, p. 595, édit. In-4.° ; Casiri Bibliotheca Arabico-Hispana, t. I, pag. 103 et 106, et ma note suivante. (L-s.)

  1. Bibliothèque orientale, page 926, édit. in-fol., et tome III, page 595, édit. in-4.° (L-s.)