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NOTES.

edit. Burmannïi. M. Jones avoît sans doute cette édition d’Ovide, ou quelque autre avec des notes, ou le Terentianus même ; car ces vers ne se trouvent pas à l’article de Janus dans l’ouvrage du P. Pomey, le seul traité mythologique dont il dit avoir fait usage. Lilio Gyraldi ne les a pas non plus cités dans ses Syntagmata.

(13) Boulanger a observé que nous avions une fête de Saint Jean à chaque solstice, c’est-à-dire, aux deux époques de l’année où l’on peut raisonnablement en fixer le commencement. La fête de Sainte Geneviève, [Genoveſa], personnage peu connu, mais dont le nom a une étonnante affinité avec celui de Janus et de Januœ, tombe le 3 du mois de janvier [januarius]. Voyez l’Antiquité dévoilée, tome III, liv, iv, chap. 4. Au reste, je donne ces rapprochemens pour ce qu’ils valent, et sans y attacher plus d’importance qu’ils n’en méritent.

(14) Gaña, cœtum, numerum, computum, seu unius rei aggregatum} significat…, Isa vel Isha dominum. Voyez Sidharubam, seu Grammatica Samscrdamica, &c. auctore Paulino a Sancto-Bartholomœo, p. 36 ; et Amarasinha, sectio prima, &c. p. 3 8, note 1. Le même savant observe, dans son Systema Brahmanicum, p. 170, que les Indiens du nord, tels que les Mahrattes, les Bengalis, les Bénârésiens, les Népâliens, nomment ce dieu Ganecha ; les Malabars l’appellent Gœnavadi ou Gœnadbiba ; et les Tamouls, Vinâyaga. Les deux premiers mots signifient maître de l’assemblée, des nombres ; le dernier, grand-maître. Son nom vulgaire est Polleyar : on lui donne encore Pépithète de Vighnarâdja t souverain des obstacles, parce qu’il les surmonte, et qu’il est comme la porte qui conduit à toutes les affaires. Le P. Paulin possède deux figures de ce dieu, où il est représenté tenant à la main deux clefs malabares, destinées à ouvrir les portes ; circonstance qui, selon moi, coïncide parfaitement avec la clef que les anciens, suivant Suidas (au mot Ἰανᴕάριος (Ianouarios), p. 1214, édit. de 1619), plaçoient dans la main droite de Janus, le regardant comme le principe du temps et le portier de l’année. C’est le dieu des sciences, du conseil, du destin, du mariage, des nombres ou du calcul, et des comptes, le chef de toute association honnête. Il s’oppose aux maléfices, aux malheurs, à l’infortune ; il écarte les maux, procure le bonheur, et chasse les mauvais génies. Le rat ou le loir sur lequel ce dieu est assis, est un titan ou démon, ou le mauvais génie Kaymoughâsoura changé en un loir nommé Pirousali, qui voulut mordre le pied de Ganes, et que ce dieu rempli de sagesse a dominé et subjugué. Sa tête d’éléphant indique la sagesse,