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DISCOURS

la permission d’en ajouter quelques-unes sur les principes qui doivent régler ses premiers pas.

Lucien commence un de ses opuscules satiriques contre les historiens, en déclarant que la seule proposition véritable qu’il y ait dans son ouvrage, c’est qu’il ne contiendra pas un mot de vérité. Peut-être, afin de prévenir des différences d’opinions sur des points particuliers qui ne seroient pas immédiatement sous nos yeux, il est convenable de n’établir qu’une seule règle, celle de n’en avoir aucune. Tout ce que j’entends par-là, c’est que, dans l’enfance d’une société quelconque, il ne doit point exister de restriction, de fatigue, de dépense, de formalité inutiles. Ayons, si vous voulez, pour le moment, des séances hebdomadaires le soir dans cette salle, pour entendre des mémoires originaux sur les sujets qu’embrasse le cercle de nos recherches : que tous les hommes curieux et savans soient invités à transmettre leurs dissertations à notre secrétaire, qui leur en fera parvenir aussitôt nos remercîmens ; et si, vers la fin de chaque année, nous avons assez de bons matériaux pour former un volume, présentons nos Mélanges asiatiques au monde savant. L’agréable ouvrage de Kæmpfer[1], le meilleur modèle que nous puissions nous proposer, a procuré tant de plaisir et d’instruction, qu’on acceptera avec empressement un nouveau présent du même genre. Vous ne serez peut-être pas disposés à admettre de

  1. M. Jones veut sans doute parler ici des Amœnitates exoticœ de Kæmpfer, qui sont en effet une mine inappréciable, et pourtant presque vierge, d’érudition orientale. Nous devons aussi au même savant voyageur une Histoire du Japon, non moins estimable et beaucoup plus connue que ses Amœnitates. (L-s.)