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SUR LES DIEUX DE LA GRÈCE,

VIII.
SUR LES DIEUX
DE LA GRÈCE, DE L’ITALIE ET DE L’INDE[1] ;
DISSERTATION COMPOSÉE EN 1784, ET REVUE DEPUIS,
Par le Président.

Quand les faits ne viennent pas à l’appui des raisonnemens, il y a de la témérité à prétendre qu’un peuple idolâtre ait emprunté d’un autre peuple ses dieux, ses cérémonies et ses dogmes. L’imagination, cette faculté qui ne reconnoît point de bornes, l’imposture et la folie, peuvent créer des dieux de toutes les formes et de toutes les dimensions, dans des contrées qui n’ont ensemble aucun rapport ; mais lorsque différens systèmes de polythéisme présentent des traits de ressemblance trop marqués pour être l’effet du hasard, sans que la fantaisie ou le préjugé colore le tableau et ajoute à la ressemblance, nous ne pouvons guère nous empêcher de croire qu’il a existé, de temps immémorial, quelque liaison entre les différens peuples qui les ont adoptés. Je me propose d’indiquer dans cet Essai une ressemblance de ce genre entre le culte populaire des anciens habitans de la Grèce et de l’Italie, et celui des Hindous(1). D’un autre côté, il existe beaucoup d’analogie entre leurs étranges religions et celles de l’Égypte, de la Chine, de la Perse, de la Phrygie, de la Phénicie et de la Syrie, auxquelles nous ne risquons rien d’ajouter celles de quelques royaumes méridionaux, et même des îles de l’Amérique, tandis que le système gothique, qui prit le dessus dans les régions septentrionales de l’Europe, non-seulement avoit de l’analogie

  1. L’étendue de mes notes a exigé que je les plaçasse à la fin de cette Dissertation, pour ne pas interrompre trop souvent et trop long-temps le lecteur. (L-s.)