Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſans ſe laſſer. Et frere Iean des Entommeures conſerue il biẽ le clos de son abbaye ? porte-il touſiours son grand bracmard ? Mes reſueurs de Dipſoide parlent-ils de moy ? mes galoiſes ſe ſouuiennent elles encore de leur Panurge ? pour Hegemon ie vous en diray tantoſt des nouuelles. Mais parlez moy qu’acheptez vous en ceſte foire ? Taumaſte. Vous ſçauez, Panurge mon bon amy, qu’aux deux prouinces de Salmigondin, & Dipſoin, eſt arriué cete annee preſente, & ce depuis les feſtes Iuueniles, vne telle abondance de rats que non ſeulement ils gaſtent tous nos quaqueroliers & mangent nos hanetons, mais encores ſe ruent ils tout de nuict ſur nous, nos femmes & enfans ; tant helas ! quel creue-cœur ! les vns ont perdu le nez, les autres les oreilles, les autres, ha ie ne l’oſe dire, & pluſieurs en ſont morts. Iamais, iamais bon amy Panarge, la Sardaigne ne fuſt plus moleſtee des cõnils ; l’Egypte des raines, & ſauterelles, Lybie des Lyons, l’Ætiopie des fourmis, & ſcorpions : les Magarenſiens des mouches, les Epheſiens des gueſpes, que nous ſommes affligez de ces rats, ſi que nous auons peur (ſi Dieu ne nous ayde) d’eſtre comme Popiel deuorez

par