Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

3
Nouueau rené qui que tu ſois,
Si diray-ie de viue voix,
Que tes eſcrits sont des merueilles :
Tu caches ſoubs tes fictions
Mille belles inuentions
Qui charment les doctes oreilles.

4
Je croy que les freres en Chrît
Ayant fueilleté ton eſcrit
Changeront de mœurs, & de vie :
La peine, & les torments diuers,
Que tu leur deſcris des enfers,
Leur en doit mettre au cœur l’enuie.

5
Non, non, troupeau prédeſtiné
N’œillade d’vn cœur obstiné
De Panurge l’œuure admirable :
Quoy qu’il ne chante que des feux,
Tu y peux trouuer, ſi tu veux,
Ton Antidote proffitable.

6
Les feux, les tourmens, & les cris
Font le ſubiect de ſes eſcrits,
Eſcrits qui t’vſent de menaces :
Taſche de le faire mentir,
Car auſſi bien le repentir
Eſt vain, dans tes ſouffreuſes places.

A5Ne