pour la quantité des pauillons qui y eſtoient figurez,
ie croy que ceſte piece repreſentoit l’iſle de Cypre,
conſacrée à la Deeſſe des Etaires & auſſi qu’il y
auoit en icelle ça & là dans ſon bord multitude de
C. C. C. C. entrelardez, & beaucoup de M M.
doubles : l’on ne pouuoit autre choſe remarquer
deſſoubs les pauillons ſinon en l’extremité d’iceux
quatre pieds & deux teſtes ſur le cheuet, qui me
ſembloient fœminines, le reſte eſtoit caché ſoubs la
profondeur deſdicts pauillons, qui preſque entouroient
toute la quareure des licts ſur leſquels ils
eſtoient ſuſpendus. Le long des bandes d’iceux
eſtoient à petit meſtier mignonnement brodé la fable
des infames habitantes d’Amathus, ville Cyprienne
leſquelles premieres de tout le genre fœminin
impotenti naturæ, & indomito animali pudicitiæ
habenas & pudoris laxarunt, ſe laiſſant emporter aux
chatouilleux eſguillons & ardeurs beſtiales de la
chair. L’hiſtoire de l’Epicurien Sardanapale ſecondoit
ceſte fable, en laquelle n’eſtoit oublié le magnifique
Bucher où ce Porc auec toutes ſes cõcubines
& les plus riches & precieux meubles de ſes
Palais, furent conſumez & deuorez par les flames,
dans la bordeure tierſoit le prix ordonné par l’Empereur
Heliogabale aux courtiſanes Romaines qui
laſſeroient le plus d’hommes en vne Nuict, auec
ces mots au bas de la piece.
Ille in nos dominatur affectus qui animum primus intrauit.
II.
La ſeconde piece de tapiſſerie eſtoit vne maiſon fort haute eſleuée compriſe en vn ſeul corps de logis, ſur l’entrée de laquelle eſtoit en gros caractere Grec doré.