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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

préférait parlipède ; pourquoi pas spath, comme les Allemands, d’après la cristallographie ?

PROTESTATION

S’il n’en est plus que mille, eh bien ! j’en suis ; si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Scylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième,
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !

Victor Hugo (Les Châtiments).
CLAIR-OBSCUR

On sait ce que fut la révolution cartésienne : le Nombre prenant possession de la Géométrie, acceptant l’héritage des Anciens, mais sous bénéfice d’inventaire et comme pour soumettre toutes les vérités reçues à ses vérifications ; poussant ensuite au-delà, avec nous, tantôt menant et infaillible, tantôt mené et n’oubliant rien derrière soi ; nous abandonnant, il est vrai, le choix de nos problèmes, se réservant, lui, pour les résoudre : admirable géomètre qui, portant la géométrie à une impossible perfection, la supprimait du même coup si, capable comme il l’est de répondre à toutes nos questions, il ne devenait muet à la fin, se refusant à nous suppléer davantage et nous laissant l’interprétation de ses oracles. Ainsi fait le Nombre. Ce qu’il sait le mieux, c’est encore son commencement. Toutes les obscurités dont il nous délivre, de prime abord, il nous les laisse pour la fin, accumulées en un