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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

la royale bienveillance de Votre Majesté un jeune géomètre M. Abel, dont les productions annoncent un esprit de premier ordre, et qui néanmoins languit à Christiania dans un poste peu digne de son rare et précoce mérite. »

Legendre, Poisson, Lacroix.
ÉCOLE POLYTECHNIQUE

La Convention établit, en 1794, l’École centrale des travaux publics, à l’instigation de Monge, Lamblardie, Carnot et Prieur. Placée au Palais-Bourbon, ne recevant que des externes, l’école devait d’abord alimenter seulement le corps des ingénieurs civils et militaires. C’est en 1795 que l’école prit son nom d’École polytechnique et son caractère actuel. Nous ne pouvons pas raconter ici sa glorieuse histoire, et nous allons nous borner à quelques anecdotes.

Dans la période du début, chaque candidat doit faire constater par la municipalité de sa ville natale « qu’il a constamment manifesté l’amour de la liberté et de l’égalité et la haine des tyrans ». On lit dans un rapport de l’époque : « La manifestation du patriotisme a été généralement nulle. Ils sont presque tous ignorants ou indifférents, tandis que les enfants eux-mêmes balbutient déjà les principes et les hymnes de la liberté ! C’est en vain que j’ai tâché, par des questions brusques, imprévues et même captieuses, de suppléer à l’insuffisance des papiers qu’ils ont produits ; presque tous m’ont montré qu’ils avaient toujours été indifférents au bonheur de leurs semblables, à leur propre bonheur et même aux événements. Quarante de ces jeunes