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LES NUITS CHAUDES DU CAP FRANÇAIS


caches sombres et impures dont l’unique protection est le mystère. Elle y égarait ses plumes, elle y glissait les doigts, et tombant à genoux comme ivre, elle posait là tout à coup un baiser ardent qui répandait une glace dans mon sang enflammé, puis me soulevait et m’anéantissait de jouissance. Alors, les yeux sans lumière, brisée, prête désormais pour la douce mort du sommeil, je tendais désespérément les bras vers elle, afin de demander une grâce que je n’osais implorer de mes paroles. Mais, insensible ou impitoyable, elle éclatait de rire et continuait ses féroces dévotions.

Enfin je m’arrachai au plaisir, je me redressai, et la repoussai, elle et son bouquet de plumes, de mes bras tendus.

— Va-t-en ! Va-t-en !

Elle cessa ses jeux câlins, mais, sans pour cela, vouloir s’éloigner. Elle se tenait immobile devant moi, les mains aux hanches ; je sentis qu’elle voulait et n’osait pas me parler.

— Allons, qu’as-tu ?

Maîtress, fit-elle, mo guen kichoz pou dili. (Maîtresse, j’ai quelque chose à te dire.)

Mais elle hésita encore, bien que pourtant elle ne soit pas timide. Il fallut la presser. Mes yeux, mes gestes la décidèrent enfin.

Maîtress, oun blang vini jodi. (Maîtresse, un blanc est venu aujourd’hui.)

— On est venu me voir ! Et tu ne m’as pas prévenue ?